Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel de Paris a été saisie d'une requête de l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) pour rectifier un arrêt antérieur, n° 16PA01361 du 5 juillet 2018, qui avait omis de statuer sur des conclusions formulées par l'ACNUSA concernant la mise à charge de la société Cargo Air OOD d'une somme de 4 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. La Cour a reconnu qu'il s'agissait d'une erreur matérielle et a décidé de mettre à la charge de la société Cargo Air OOD une somme réduite à 2 000 euros à verser à l'ACNUSA.
Arguments pertinents
1. Erreur matérielle : La Cour a constaté qu'elle avait omis de statuer explicitement sur la demande de l'ACNUSA pour la mise à charge de 4 000 euros. Ainsi, elle a affirmé que la société Cargo Air OOD ne pouvait pas soutenir que cette demande avait été implicitement rejetée. Cette omission constitue une "erreur matérielle" au sens de l'article R. 833-1 du code de justice administrative.
2. Modification de la somme due : En réponse à la demande de l'ACNUSA, la Cour a décidé de réduire le montant alloué à 2 000 euros. Cela démontre une prise en compte des circonstances spécifiques de l'affaire et une volonté de rendre la décision équitable dans les limites des préjudices allégués.
3. Application des dispositions légales : La décision s'appuie sur l'article L. 761-1 du code de justice administrative qui permet à une partie d'obtenir la condamnation de l'autre à lui verser une somme pour les frais exposés, ce qui a été appliqué ici par la Cour.
Interprétations et citations légales
1. Erreur matérielle : La notion d'erreur matérielle est définie par l'article R. 833-1 du code de justice administrative :
> "Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel ou du Conseil d'Etat est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification."
Cette disposition souligne que la rectification est possible pour corriger les erreurs qui pourraient affecter le jugement rendu.
2. Indemnisation : En ce qui concerne l’indemnisation, la Cour se réfère à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui stipule :
> "Dans toutes les instances, le juge peut condamner la partie perdante à payer à l'autre partie une somme qui couvre les frais exposés et non compris dans les dépens."
L'application de cet article indique que la décision de la Cour de réduire la somme à 2 000 euros repose sur une appréciation de l'équité des circonstances entourant le litige et les frais engagés par l'ACNUSA.
La décision de la Cour administrative d'appel de Paris dans cette affaire met en lumière l'importance de la rigueur procédurale et de la prise en compte des demandes des parties tout en illustrant l'usage des moyens de rectification pour assurer une justice adéquate.