Résumé de la décision
M. A... B..., ressortissant pakistanais, a contesté un arrêté du préfet de police datant du 6 avril 2018, le contraignant à quitter le territoire français dans un délai de trente jours. Après voir vu sa demande rejetée par le président du tribunal administratif de Paris le 30 mai 2018 pour cause de tardiveté, il a saisi la Cour administrative d'appel. Sa requête a été jugée irrecevable, car il a été établi qu'il n'avait pas déposé sa demande dans le délai légal de quinze jours après notification de l'arrêté, et que sa maladie ne constituait pas un cas de force majeure justifiant cet excès.
Arguments pertinents
1. Tardiveté de la demande : M. A... B... a introduit sa demande après le délai de quinze jours imposé pour contester la décision administrative. Selon l'article L. 512-1 I bis du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, il est stipulé que "l'étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français... peut, dans un délai de quinze jours,... demander... l'annulation de cette décision". En l'espèce, M. B... a déposé sa demande le 25 mai 2018, soit après expiration de ce délai.
2. Absence de preuve de force majeure : M. B... a affirmé que son état de santé l’a empêché d'effectuer un recours dans les délais impartis. Toutefois, le certificat médical qu'il a fourni ne démontre pas la force majeure alléguée. Comme précisé dans la décision : "Par la seule production du certificat... [M. A... B...] ne démontre pas le cas de force majeure qu'il allègue". Cela conduit à la conclusion que son recours était irrecevable.
Interprétations et citations légales
Les articles législatifs appliqués soutiennent la décision de la Cour :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-1 I bis : Cet article établit le droit pour un étranger sous obligation de quitter le territoire français de contester cette obligation dans un délai de quinze jours.
- Code de justice administrative - Article R. 776-2 : Ce texte souligne que la notification d'une obligation de quitter le territoire fait courir un délai de quinze jours pour contester cette obligation, renforçant ainsi l'idée que ces délais ne sont pas prorogeables.
- Code de justice administrative - Article R. 421-5 : Il précise que "les délais de recours contre une décision administrative ne sont opposables qu'à la condition d'avoir été mentionnés... dans la notification de la décision".
En examinant l'arrêté du 6 avril 2018, il a été confirmé que le mention des voies et délais de recours était clairement indiquée, ce qui accentue la responsabilité de l'intéressé dans le respect des délais une fois notifié.
En conclusion, la décision de la Cour a reposé sur le principe du respect des délais de recours et sur la nécessité de prouver une impossibilité tangible d'agir pour justifier une tardiveté, ce qui n’a pas été fait par M. A... B....