Résumé de la décision
Dans cette affaire, la Fédération familiale nationale pour l'enseignement agricole privé a déposé une requête visant à obtenir l'injonction à la ministre du travail de prendre un arrêté sur la représentativité des organisations syndicales dans la branche professionnelle des établissements agricoles privés relevant du CNEAP. Toutefois, par un mémoire enregistré le 29 décembre 2020, la requête a été abandonnée par cette Fédération, ce qui a conduit le tribunal à donner acte de ce désistement. Le jugement conclut avec des décisions relatives à la notification de la décision aux parties concernées.
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Arguments pertinents
1. Incompétence du signataire :
La Fédération soutenait que le refus de la ministre de prendre un arrêté, soumis par le directeur du travail, était entaché d'incompétence, affirmant que selon les dispositions de l'article L. 2122-11 du Code du travail, seul le ministre peut signer ce type d'arrêté. Cette exigence souligne l'importance de la compétence ministérielle en matière de détermination de la représentativité syndicale.
Citation pertinente : "les arrêté relatifs à la représentativité des organisations syndicales relèvent de la compétence du ministre chargé du travail."
2. Obligation de prise d'arrêté :
Il a été soutenu que le ministre est dans l'obligation d'agir pour déterminer les organisations syndicales reconnues, sans pouvoir évaluer l'opportunité de cette mesure.
Citation pertinente : "le ministre chargé du travail de déterminer les organisations syndicales reconnues représentatives ; il ne peut apprécier l'opportunité de prendre ou non cette mesure."
3. Importance de l'arrêté pour le dialogue social :
La validité des conventions de branche étant dépendante de la représentativité des syndicats, l'arrêté est considéré comme essentiel pour assurer la continuité du dialogue social.
Citation pertinente : "l'intervention d'un arrêté du ministre chargé du travail est essentielle à la poursuite du dialogue social."
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Interprétations et citations légales
1. Article L. 2122-11 du Code du travail :
Cet article impose une obligation au ministre du travail d'évaluer et de reconnaître la représentativité des syndicats. L'interprétation donnée dans cette décision est que la compétence est exclusive et ne peut être déléguée. Cela implique que toute décision prise en dehors de ce cadre réglementaire serait non conforme.
Citation : "les dispositions de l'article L. 2122-11 du code du travail font obligation au ministre chargé du travail de déterminer les organisations syndicales reconnues représentatives."
2. Article L. 911-1 et L. 911-2 du Code de justice administrative :
Ces articles sont évoqués pour justifier la demande d'injonction contre l'arbitrage du ministre. Ils établissent la possibilité d'exiger une prise de décision dans un temps imparti, ce qui renforce le besoin d'une action administrative pour assurer un dialogue social effectif.
Citation : "enjoindre, sur le fondement de l'article L. 911-1 du code de justice administrative, à la ministre du travail... de prendre un nouvel arrêté."
La décision de la cour présente une démarche structurée autour de l'obligation légale du ministre, avec des implications pratiques sur la gestion des relations sociales et syndicales au sein du secteur agricole. Les arguments et les textes législatifs discutés soulignent l'importance de la compétence ministérielle et le cadre juridique qui structure les relations entre l'État et les organisations syndicales.