Résumé de la décision
Mme C... a contesté une décision du Tribunal administratif de Montreuil, qui avait rejeté sa demande d'annulation d'une décision implicite de la présidente de la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) concernant la réduction de sa rétribution au titre de l'aide juridictionnelle. Elle était l'avocate de deux frères syriens, M. D... E... et M. F... E..., et faisait valoir que leurs recours devant la CNDA ne reposaient pas sur les mêmes faits. Le jugement du Tribunal administratif de Montreuil a finalement été confirmé par la Cour, qui a statué que la réduction appliquée était justifiée en raison des faits similaires liés à leurs affaires.
Arguments pertinents
1. Réduction de la rétribution : La Cour a souligné que la part contributive de l'État à la rétribution des avocats se trouve diminuée lorsqu'ils assistent plusieurs bénéficiaires ayant des conclusions similaires en raison de questions semblables à trancher. La Cour a affirmé que les recours d'M. D... et M. F... E... étaient liés par des circonstances communes, justifiant la réduction de 30 % de la rétribution pour l'assistance de M. F... E... : « les litiges dont était saisie la Cour nationale du droit d'asile reposaient, au sens des dispositions […] sur les mêmes faits. »
2. Identité des faits : Malgré les différences dans les circonstances individuelles des requérants, leur parcours migratoire commun et la nature identique de la question à trancher (risques de persécution par les autorités syriennes) justifient la conclusion de la Cour. Ce point est souligné dans la décision, indiquant que « le lien familial entre les requérants, à leur parcours migratoire commun, et à l'identité de la question à trancher » ont conduit à la jonction des deux affaires.
Interprétations et citations légales
1. Application de la loi sur l'aide juridictionnelle : La Cour s'est référée à plusieurs dispositions législatives pour justifier sa décision. Notamment, l'article 27 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 précise que « l'avocat qui prête son concours au bénéficiaire de l'aide juridictionnelle perçoit une rétribution ». En lien avec la réduction, l'article 38 indique que la contribution versée par l'État peut être diminuée dans des cas précisés par décret.
2. Décret d'application : Le décret n° 91-1266 du 19 décembre 1991 attribue un cadre précis à la réduction de la contribution de l'État dans le cas où un avocat défend plusieurs parties. L'article 109 du décret stipule : « la part contributive versée par l'État à l'avocat est réduite de 30 % pour la deuxième affaire, de 40 % pour la troisième, etc. » La décision de la Cour a été explicitement fondée sur cette base.
En conclusion, la décision de la Cour met en lumière la cohérence entre la réduction de la rétribution des avocats dans le cadre de l'aide juridictionnelle et les dispositions législatives qui encadrent cette pratique, soulignant que les recoupements de faits entre les affaires justifient une telle réduction.