Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B..., ressortissante algérienne, a demandé un certificat de résidence en France pour raisons médicales. Le PREFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS a refusé cette demande par un arrêté du 21 décembre 2018, ordonnant son expulsion sous prétexte qu’elle ne remplissait pas les conditions requises. Mme B... a contesté cette décision devant le Tribunal administratif de Montreuil, qui a annulé l'arrêté du PREFET. Ce dernier a ensuite saisi la Cour pour contester cette annulation. La Cour a finalement rejeté la requête du PREFET, confirmant que la procédure suivie n'était pas régulière.
Arguments pertinents
1. Vice de procédure : La Cour a souligné que même si des vices peuvent affecter une procédure administrative, ils n'entachent une décision que s'ils ont pu influencer le sens de celle-ci ou priver l'intéressé de garanties. Dans cette affaire, la non-participation du médecin ayant établi le rapport au collège qui a émis l'avis constitue une garantie pour l'étranger.
> Citation pertinente : "La non-participation du médecin ayant établi le rapport au collège qui rend un avis au vu de ce rapport [...] constitue une garantie pour l'étranger sollicitant un titre de séjour à raison de son état de santé."
2. Charge de la preuve : La Cour a noté que c’est au PREFET de produire les éléments prouvant la régularité de la procédure. En l'espèce, le PREFET n'a pas su établir que la procédure suivie était conforme.
> Citation pertinente : "Il appartient au PREFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS de produire tous éléments de nature à établir la régularité de la procédure, y compris la procédure suivie devant l'Office français de l'immigration et de l'intégration."
Interprétations et citations légales
La décision fait référence à plusieurs articles du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
1. Article L. 313-11 : Ce texte établit les conditions sous lesquelles un ressortissant étranger peut demander un titre de séjour, spécifiquement pour des raisons de santé. L'article stipule que les demandes de certificat de résidence doivent être considérées de manière rigoureuse en cas de conséquences graves sur la santé du demandeur.
2. Articles R. 313-22 et R. 313-23 : Ces articles concernent la procédure d'évaluation médicale pour le titre de séjour. Ils précisent que l'avis du collège de médecins doit être fondé sur un rapport établi par un médecin compétent et que ce dernier ne doit pas faire partie du collège.
> Citation pertinente (Article R. 313-23) : "Le médecin ayant établi le rapport médical ne siège pas au sein du collège."
En résumé, le jugement met en lumière l'importance du respect des procédures administratives, en particulier dans le contexte des demandes de titre de séjour pour raisons de santé. La non-conformité aux garanties procédurales a conduit à l'annulation de la décision du PREFET.