Résumé de la décision
Mme C..., ressortissante algérienne, a contesté une décision du préfet de la Seine-Saint-Denis lui refusant le renouvellement de son titre de séjour. Mme C. est entrée en France en 2017 en tant que conjointe d’un chercheur et a vécu sous un certificat de résidence jusqu'en décembre 2018. Le tribunal administratif de Montreuil a rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté préfectoral qui lui imposait de quitter le territoire français. Mme C. a interjeté appel devant la cour administrative. La cour a confirmé le jugement du tribunal, considérant que le préfet n'avait pas violé les droits de Mme C. en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme.
Arguments pertinents
1. Absence de base légale pour le renouvellement : La cour a noté que le mari de Mme C. ne justifiait plus d'une convention d'accueil avec un établissement d'enseignement supérieur, ce qui remet en cause le statut de Mme C. en tant que conjointe. La cour a souligné : "son mari ne justifiant plus d'une convention d'accueil avec un établissement d'enseignement supérieur français [...] elle ne peut prétendre au renouvellement de son titre de séjour pour ce motif."
2. Évaluation de l'intégration professionnelle : Bien que Mme C. ait avancé qu'elle avait une expérience professionnelle, la cour a conclu que son intégration professionnelle était trop récente. Elle a estimé que, sans attache familiale forte en France (célibataire sans enfant), la décision du préfet respectait l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : La cour a appliqué cet article pour analyser la légalité de l'ingérence dans les droits de Mme C. Elle a relevé : "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire..." La cour a jugé que la décision du préfet s’inscrivait dans les limites acceptables d'ingérence.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Bien que non cité explicitement, le cadre légal entourant les titres de séjour et les droits des étrangers a été implicitement pris en compte dans l'évaluation par la cour, notamment en ce qui concerne les conditions requises pour le renouvellement d'un titre de séjour en tant que conjoint de scientifique.
En conclusion, la cour a statué que la requête de Mme C. était sans fondement et a rejeté l'ensemble de ses demandes.