Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a rejeté la requête de M. B..., un ressortissant marocain, qui demandait l'annulation d'un arrêté préfectoral le contraignant à quitter le territoire français. M. B... avait sollicité un titre de séjour en tant que parent d'un enfant français, né en 2012. La Cour a jugé que M. B... n'établissait pas une contribution effective à l'entretien et à l'éducation de son enfant, condition essentielle pour l'obtention du titre de séjour "vie privée et familiale". De plus, elle a estimé que l'arrêté contesté ne portait pas atteinte au droit de M. B... à la vie privée et familiale, conformément aux stipulations de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.
Arguments pertinents
1. Non-respect des conditions pour le titre de séjour : M. B... n’a pas prouvé qu'il contribuait effectivement aux frais d'entretien de son enfant conformément à l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. La Cour a noté que le dossier ne prouve pas une contribution régulière et continue pendant au moins deux ans.
_Citation pertinente : "le document produit par M. B..., à savoir une requête présentée après le divorce le 3 décembre 2015, n'établit pas la réalité de cette contribution pour une durée d'au moins deux ans."_
2. Exercice du droit à une vie privée et familiale : La Cour a conclu que l'arrêté du préfet ne constituait pas une ingérence disproportionnée dans la vie familiale de M. B.... Cela découle de facteurs, comme le fait qu'il n'a reconnu son enfant qu'un an après sa naissance et qu'il avait peu de contacts avec lui.
_Citation pertinente : "l'arrêté attaqué n’a pas porté à son droit à mener une vie privée et familiale normale une atteinte disproportionnée au regard des motifs qui lui ont été opposés."_
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article stipule que le titre de séjour "vie privée et familiale" doit être délivré de plein droit à l’étranger qui remplit les conditions, y compris la contribution à l’entretien de l’enfant. La Cour a interprété ces conditions de manière stricte, insistant sur la nécessité d'une contribution réelle, continue et démontrable.
_Citation directe : "Sauf si sa présence constitue une menace pour l'ordre public, la carte de séjour temporaire portant la mention 'vie privée et familiale' est délivrée de plein droit... à l'étranger... père ou mère d'un enfant français mineur résidant en France, à la condition qu'il établisse contribuer effectivement à l'entretien et à l'éducation de l'enfant dans les conditions prévues par l'article 371-2 du code civil."_
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cette disposition protège le droit à la vie privée et familiale, mais permet des ingérences si elles sont justifiées et proportionnées. La décision de la Cour montre que M. B... ne remplissait pas les critères pour revendiquer une atteinte disproportionnée à ses droits.
_Citation directe : "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire..."_
Ainsi, la décision de la Cour met en lumière l'importance de la démonstration d’une contribution effective pour l’obtention d’un titre de séjour et souligne que le respect du droit à la vie familiale doit être mis en balance avec d’autres considérations légales et sociales.