Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. C..., ancien gérant de la SARL Itraco, conteste une décision du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui avait rejeté sa demande de décharge d'impositions supplémentaires sur le revenu et de cotisations sociales pour les années 2009, 2010 et 2011. M. C... soutenait avoir été lésé par l'administration fiscale qui n'aurait pas respecté les droits de la défense et aurait insuffisamment motivé ses rectifications. Cependant, la Cour a confirmé le jugement du tribunal, rejetant la requête de M. C... en considérant que les irrégularités invoquées étaient sans incidence sur la régularité de la procédure et que l'administration avait correctement évalué les impositions.
Arguments pertinents
1. Régularité de la procédure : La Cour a affirmé que les éventuelles irrégularités dans la procédure de vérification de la comptabilité de la société Itraco n'affectent pas la procédure à l'encontre de M. C..., ancien gérant. En vertu de l'article L. 47 du livre des procédures fiscales (LPF), seul le contribuable concerné, ici la société, doit être informé de l'audit. M. C..., n'étant plus dirigeant, n'avait pas droit à cette notification.
2. Motivation des rectifications : Relativement à la motivation des propositions de rectification, la Cour a statué qu'il appartenait à M. C... d’apporter des preuves contraires quant à l'évaluation des charges. Selon l'article L. 57 du LPF, la notification de l'administration était suffisante pour permettre à M. C... de contester sa pertinence, non sa régularité.
3. Appréhension des sommes : Concernant l'appréhension des sommes réputées comme distribuées, la Cour a jugé que l'administration avait prouvé que M. C..., en tant que maître de l'affaire, avait effectivement accès à ces sommes, ce qui permettait d'appliquer les dispositions de l'article 109-1-2° du code général des impôts (CGI) qui qualifient ces sommes comme revenus distribués.
Interprétations et citations légales
1. Indépendance des procédures : La Cour s’appuie sur le principe d'indépendance des procédures, stipulant que des irrégularités dans la procédure de vérification à l'égard de la société ne s’appliquent pas à l'ancien gérant qui n'est plus en fonction. Pour ce principe, la décision se fonde sur l'article L. 47 du LPF : "Un examen contradictoire de la situation fiscale... ne peut être engagé sans que le contribuable en ait été informé…" indique clairement que l'obligation d'information porte uniquement sur le contribuable désigné, ici, la société Itraco.
2. Motivation des rectifications : Concernant la motivation des impositions, l'administration doit simplement permettre au contribuable de formuler ses observations. L'article L. 57 du LPF exige que "l'administration adresse au contribuable une proposition de rectification qui doit être motivée de manière à lui permettre de formuler ses observations..." La Cour a souligné que M. C... ne mettait pas en cause la validité de la motivation mais contestait la pertinence des éléments utilisés par l'administration.
3. Revenus distribués : Sur la question des sommes distribuées, l'article 109 du CGI définit ce qui constitue des revenus distribués. La Cour a précisé : "l'administration est réputée apporter la preuve de l'appréhension effective des fonds lorsqu'elle établit qu'un associé, maître de l'affaire, est en mesure de prélever des sommes à son profit." Ce raisonnement justifie que M. C..., en tant que co-actionnaire et unique responsable des comptes, était en position de bénéficier des fonds, validant ainsi l’imposition supplémentaire.
Conclusion
La décision de la Cour, en maintenant le jugement du Tribunal, souligne l'importance du respect des formalités procédurales par l'administration fiscale tout en clarifiant que les droits des contribuables doivent être considérés dans le strict cadre des responsabilités légales des parties impliquées. M. C... a échoué à prouver ses allégations, et la Cour a confirmé la légitimité des rectifications effectuées par l'administration fiscale.