Résumé de la décision :
La SARL L'ELU D'AUJOURD'HUI a fait appel d'un jugement du 16 mai 2017 du Tribunal administratif de Montreuil, qui avait rejeté sa demande visant à obtenir la décharge des cotisations supplémentaires d'impôt sur les sociétés pour les années 2012 et 2013. L'administration fiscale avait réintégré au résultat imposable de la société la somme de 65 000 euros pour l'année 2012 et 90 000 euros pour l'année 2013, au motif que la société ne pouvait justifier de la réalité de ces charges, liées à des abandons de créance. La Cour a confirmé le jugement du tribunal administratif et a rejeté la requête de la SARL.
Arguments pertinents :
1. Charge de la preuve pour le contribuable : La Cour rappelle que c'est au contribuable de justifier tant des montants des charges à déduire que de leur inscription comptable : « Il appartient au contribuable de justifier tant du montant des charges qu'il entend déduire... que de la correction de leur inscription en comptabilité... ».
2. Absence de justificatifs valides : La SARL a produit des extraits de comptabilité sans les accompagner de justificatifs suffisants pour attester l'existence des abandons de créance. La Cour a noté que les documents fournis, tels que le rapport spécial de gérance et les procès-verbaux, sont dépourvus de force probante.
3. Conformité à la législation fiscale : La Cour conclut que l'administration fiscale a agi à bon droit en réintégrant les sommes dans les résultats imposables, soutenant que la société n'a pas justifié les abandons de créances avec clause de retour à meilleure fortune.
Interprétations et citations légales :
- Code général des impôts - Article 38 : Cet article définit le bénéfice imposable, stipulant que « le bénéfice est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net [...] diminuée des suppléments d'apport et augmentée des prélèvements effectués [...] ». Cela souligne l'importance de la gestion des actifs et de la justification des déductions fiscales.
- Code général des impôts - Article 39 : Cet article précise que « le bénéfice net est établi sous bénéfice de toutes charges [...] ». La Cour a renforcé l'idée que la stricte observance des règles de preuve est cruciale pour obtenir une déduction.
- Sur la question des formalités d'abandon de créance, la Cour suggère que le non-respect des obligations légales établies par l'article 223-19 du code du commerce n'est pas opposable à la société, mais cela ne la dispense pas de fournir des justificatifs valables.
Ces citations et interprétations soulignent l'importance sur le plan juridique de la justification des charges et la responsabilité du contribuable dans ce processus. La décision met en lumière le principe fondamental selon lequel un contribuable doit prouver la réalité et la légitimité de ses déductions fiscales.