Résumé de la décision
M. et Mme D... contestent la décision du maire de Saint-Germain-de-la-Grange et soutiennent que des aménagements publics ont été illégalement implantés sur leurs parcelles cadastrées F147, F148 et F149, portant alors atteinte à leur propriété. Ils demandent l’annulation de la décision administrative, ainsi que la remise en état des terrains. La cour a décidé de surseoir à statuer sur la requête, se déclarant incompétente pour trancher la question de propriété, qu'elle renvoie au Tribunal judiciaire de Versailles en raison d'une difficulté sérieuse sur la consistance du domaine public.
Arguments pertinents
1. Propriété des parcelles : M. et Mme D... revendiquent la propriété des parcelles en question et contestent l'empiètement de la commune. Leur argument se base sur le fait qu'ils n'ont jamais reçu de réponse à leurs demandes d'alignement, ce qui, selon eux, legitimerait leur revendication de propriété.
> _« ... il est démontré que la commune s'est illégalement appropriée une partie de leur terrain »._
2. Question préjudicielle : La cour note l'absence de clarté sur la consistance exacte du domaine public et indique qu'il existe une difficulté sérieuse qui nécessite une transmission de la question au juge judiciaire.
> _« ... il y a lieu, en application des dispositions précitées de l'article R. 771-2 du code de justice administrative, de saisir le Tribunal judiciaire de Versailles de la question préjudicielle de propriété... »_
3. Évaluation de l'irrégularité : Lorsqu'un requérant demande la démolition d'un ouvrage public, le juge administratif doit d'abord établir si l'ouvrage a été implanté irrégulièrement et si une régularisation est possible, tenant compte des intérêts publics et privés.
> _« ... à la recherche, d'abord, si eu égard notamment à la nature de l'irrégularité, une régularisation appropriée est possible... »_
Interprétations et citations légales
La cour se réfère à plusieurs dispositions légales pour justifier sa décision :
- Code de justice administrative - Article R. 771-2 : Cet article stipule que lorsque la solution d'un litige dépend d'une question posant une difficulté sérieuse et relevant de la compétence de la juridiction judiciaire, la juridiction administrative doit transmettre la question à la juridiction judiciaire compétente tout en suspendant sa propre décision.
> _« Lorsque la solution d'un litige dépend d'une question soulevant une difficulté sérieuse et relevant de la compétence de la juridiction judiciaire, la juridiction administrative initialement saisie la transmet à la juridiction judiciaire compétente. Elle sursoit à statuer jusqu'à la décision sur la question préjudicielle. »_
Cette décision montre comment le juge administratif utilise des principes de compétence du droit pour résoudre des litiges liés à la propriété, soulignant l'importante collaboration entre juridictions administratives et judiciaires pour garantir une justice équitable dans des cas complexes. De plus, la décision illustre l'importance de la clarté dans les questions de propriété foncière, particulièrement quand il y a des préoccupations d'empiètement sur des biens privés par des autorités publiques.