Résumé de la décision
Cette décision concerne une requête de l'association Vivre à La Défense, qui a contesté une délibération du conseil municipal de Courbevoie autorisant la démolition d'un ensemble immobilier dénommé "Damiers de Bretagne". L'association soutenait l'illégalité de la délibération en raison de l'inexistence d'une délibération antérieure requise et d'une interdiction judiciaire pesant sur le projet de démolition. La Cour a rejeté la requête de l'association sur la base que la délibération attaquée était valide et que les considérations juridiques avancées par l'association n'étaient pas pertinentes pour contester la légalité de celle-ci. De plus, la Cour a décidé que l'association devait verser des frais de justice aux parties adverses.
Arguments pertinents
1. Sur la validité de la délibération : La Cour a jugé que la délibération du conseil municipal du 16 décembre 2013, en tant qu'autorisation de démolition, répondait aux exigences légales et ne nécessitait pas la référence à une délibération antérieure du 18 septembre 2001, car elle ne la visait pas explicitement. La Cour a affirmé que "les moyens tirés de l'inexistence de la délibération municipale du 18 septembre 2001 et de l'existence d'une double version de la même délibération exécutoire sont inopérants".
2. Sur la prise en compte de l'interdiction judiciaire : La Cour a également souligné que bien que le Tribunal de grande instance de Nanterre ait interdit, par jugement du 13 octobre 2011, la démolition sans une autorisation préalable, cette interdiction ne conditionnait pas la légalité de la délibération municipale en question. "Cette délibération... ne dispense pas le bailleur social d'obtenir les autres autorisations relevant de législations distinctes". Cela établit que l'autorité administrative locale peut prendre des décisions indépendamment des instructions des juridictions civiles.
Interprétations et citations légales
1. Article sur l'autorisation de démolition : Selon l'article L. 443-15-1 du code de la construction et de l'habitation, pour la démolition d'un bâtiment à usage d'habitation appartenant à un organisme d'habitations à loyer modéré, l'accord du représentant de l'État dans le département et de la commune est requis. La décision stipule que "Sans préjudice des règles du code de l'urbanisme applicables au permis de démolir, un bâtiment à usage d'habitation... ne peut être démoli sans l'accord préalable".
2. Refus de prise en compte d'interdictions judiciaires : L’incidence de jugements antérieurs sur les décisions administratives est préoccupante dans ce jugement. La Cour a maintenu que la décision de démolition, bien que soumise à des voies de recours distinctes, n'était pas affectée par un jugement prolongeant une interdiction de démolition. Cela illustre la séparation entre les différents niveaux de juridiction et d'autorisation : "l'association requérante n’est pas fondée à soutenir que... le conseil municipal... ne pouvait donner son accord à la démolition".
En synthèse, la décision met en avant l’autonomie des décisions administratives face aux jugements civils, et confirme l'importance des processus d'autorisation préalables tout en protégeant l'intérêt du logement social.