Résumé de la décision
M. C..., salarié protégé, a interjeté appel d’un jugement rendu par le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui a annulé une décision de l'inspecteur du travail refusant l'autorisation de licencier M. C... pour motif disciplinaire et a enjoint un réexamen de la demande de licenciement par les autorités compétentes. M. C... soutenait que le jugement était infondé, arguant que le tribunal n'avait pas pris en compte l'attitude de l'employeur, le caractère insuffisamment grave des faits reprochés, ainsi qu'un lien entre le licenciement et son mandat de représentant. La Cour a rejeté la requête de M. C..., considérant que les faits reprochés justifiaient le licenciement, et a ordonné à M. C... de verser une somme de 1 000 euros à la société AC Nielsen SAS au titre des frais.
Arguments pertinents
1. Protection des salariés protégés : La décision souligne que les salariés protégé bénéficient d'une protection exceptionnelle afin d'éviter que leur licenciement soit lié à leurs fonctions représentatives. "Lorsque le licenciement de l'un de ces salariés est envisagé, ce licenciement ne doit pas être en rapport avec les fonctions représentatives normalement exercées ou avec l'appartenance syndicale de l'intéressé."
2. Gravité des faits reprochés : Les infractions de M. C... sont considérées comme suffisamment graves. La Cour a noté que l’altercation avec une subordonnée, ses accès de colère répétés et des paroles d'intimidation justifiaient le licenciement. "Ces faits sont d'une gravité suffisante pour justifier le licenciement de M. C... pour motif disciplinaire."
3. Lien entre licenciement et mandat de représentation : La Cour a conclu qu'il n'existait pas de lien établi entre le mandat de représentation et la demande de licenciement. "L'existence d'un lien entre la demande d'autorisation de licenciement pour motif disciplinaire... et le mandat de représentation détenu par M. C... n'est pas démontrée... ."
Interprétations et citations légales
1. Protection des salariés protégés (Code du travail - Article L. 2411-1) : L'article stipule que "les représentants du personnel bénéficient d’une protection particulière contre le licenciement afin de préserver leur fonction de défense des droits des salariés."
2. Motifs de licenciement et comportement fautif (Code du travail - Article L. 1232-1) : Cet article établit que "le licenciement pour motif personnel doit être fondé sur une cause réelle et sérieuse". La Cour a appliqué ce principe en déterminant que les faits reprochés à M. C... étaient à la fois réels et sérieux, justifiant ainsi le licenciement.
3. Contrôle du juge de l’excès de pouvoir (Code de justice administrative - Article L. 200-1) : La Cour administrative rappelle son rôle en matière de contrôle des décisions administratives, affirmant que "le juge vérifie si les décisions prises par l’administration respectent les normes légales et réglementaires".
En conclusion, la décision souligne l’importance d'un suivi rigoureux des procédures en matière de licenciement de salariés protégés, tout en respectant la législation existante, afin de balancer la protection des droits des travailleurs et les nécessités de gestion des entreprises.