Résumé de la décision
Mme E..., ressortissante philippine, a contesté un jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet des Hauts-de-Seine. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour et l'obligeait à quitter le territoire français. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que les arguments de Mme E... n'étaient pas fondés et que la décision du préfet était légale.
Arguments pertinents
1. Régularité du jugement : La cour a constaté que les erreurs de désignation du préfet et de citation d'articles de loi dans le jugement attaqué n'affectaient pas la légalité de la décision. Elle a affirmé que ces erreurs étaient sans incidence sur la régularité du jugement, car elles ne créaient pas de doute sur l'auteur de la décision litigieuse.
> "Cette erreur de plume n'est toutefois pas de nature à faire naître un doute sur l'auteur de la décision litigieuse."
2. Refus de titre de séjour : La cour a rejeté les arguments de Mme E... concernant l'incompétence de l'auteur de l'arrêté, l'insuffisante motivation de la décision, et l'absence d'examen de sa situation individuelle. Elle a également noté que le préfet n'était pas tenu de délivrer un récépissé lors du dépôt de la demande de titre de séjour.
> "Le préfet des Hauts-de-Seine, qui n'était pas tenu d'examiner cette demande sur un autre fondement, n'a donc pas commis d'erreur de droit en s'abstenant de procéder à cette formalité."
3. Atteinte à la vie privée et familiale : La cour a jugé que la décision du préfet ne portait pas atteinte de manière disproportionnée à la vie privée et familiale de Mme E..., car elle n'avait pas démontré que son retour dans son pays d'origine constituerait une atteinte à ses droits.
> "Mme E... ne démontre pas que la décision du préfet des Hauts-de-Seine aurait portée à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte contraire aux stipulations précitées de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article stipule que la carte de séjour temporaire peut être délivrée à un étranger dont l'admission au séjour répond à des considérations humanitaires ou se justifie au regard de motifs exceptionnels. La cour a interprété que l'expérience professionnelle de Mme E... ne constituait pas un motif exceptionnel suffisant pour justifier un droit à l'admission exceptionnelle au séjour.
> "Cette circonstance, au regard notamment de la courte durée du séjour de Mme E... en France, ne saurait constituer une circonstance humanitaire ou un motif exceptionnel susceptible d'ouvrir à son bénéfice un droit à l'admission exceptionnelle au séjour."
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a appliqué cet article pour évaluer si la décision du préfet portait atteinte aux droits de Mme E..., concluant qu'il n'y avait pas d'atteinte disproportionnée.
> "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire..."
3. Code de justice administrative - Article L. 9 : Cet article impose que les jugements soient motivés. La cour a confirmé que le jugement attaqué respectait cette exigence, en détaillant les motifs de droit et de fait.
> "Il ressort des termes du jugement attaqué que celui-ci détaille les motifs de droit et de fait qui le fondent et permettent aux parties d'en critiquer utilement le bien-fondé."
En conclusion, la cour a rejeté la requête de Mme E..., confirmant la légalité de la décision du préfet et la régularité du jugement du tribunal administratif.