Résumé de la décision
Dans cette affaire, la FEDERATION DES EMPLOYES ET CADRES DE LA CGT-FORCE OUVRIERE a fait appel d'un jugement du Tribunal administratif de Montreuil qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet de la Seine-Saint-Denis, autorisant le magasin Autobacs de Rosny-sous-Bois à déroger au principe du repos dominical pendant une période de cinq ans. La cour a jugé que la fédération requérante n'avait pas d'intérêt à agir, étant donné la portée locale de la décision contestée et le champ d'action national de la fédération. Par conséquent, la requête a été rejetée et la fédération a été condamnée à verser 2 000 euros à la société Autobacs France pour les frais exposés.
Arguments pertinents
1. Intérêt à agir : La cour a souligné que la FEDERATION DES EMPLOYES ET CADRES DE LA CGT-FORCE OUVRIERE ne pouvait justifier d'un intérêt pour demander l'annulation de l'arrêté, car celui-ci concernait spécifiquement un unique établissement. La décision a rappelé que “la portée locale de la décision en cause” ne s'étendait pas à l’ensemble du champ d’action national de la fédération.
2. Portée locale vs. Champ d'action national : Le tribunal a noté que “les statuts de la fédération requérante prévoient que celle-ci entend défendre, de manière générale, les droits ainsi que les intérêts matériels et moraux des salariés”. Par conséquent, malgré la généralité de ses statuts, la décision attaquée restait circonscrite à des circonstances locales spécifiques, limitant ainsi la capacité de la fédération à contester cette décision.
Interprétations et citations légales
1. Article 1.2 des statuts de la fédération : La rédaction de cet article précise que “La Fédération étudie et défend les droits ainsi que les intérêts matériels et moraux... à tous niveaux géographiques...”. Cette formulation, selon la cour, ne permettra pas d'étendre le champ d'action de la fédération au niveau local lorsque les décisions ont une portée spécifique à une commune.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ce dispositif stipule que “les frais non compris dans les dépens peuvent être mis à la charge de la partie perdante”. Dans ce cas, la cour a statué que la société Autobacs France n'étant pas la partie perdante, il n'y avait pas lieu de lui imposer le versement de frais, mais la FEDERATION DES EMPLOYES ET CADRES DE LA CGT-FORCE OUVRIERE a été condamné à verser 2 000 euros à la société pour couvrir ses propres frais.
3. Évaluation de l'intérêt à agir : La décision rappelle que pour pouvoir contester une décision administrative, l’intérêt à agir doit être prouvé, et que cet intérêt doit être direct et certain. Selon le tribunal, “en raison de la généralité de la définition de son champ d'application géographique”, la FEDERATION n’avait pas cette qualité.
Conclusion
La décision se base sur un principe fondamental du droit administratif, à savoir l’intérêt à agir, qui doit être spécifiquement lié à la portée des décisions contestées. En l'espèce, la cour a clairement établi une distinction entre les enjeux locaux et le champ d'action national de la fédération, soulignant l'importance de ces distinctions pour la légitimité des recours en justice.