Résumé de la décision
La SCI SOCIETE HOTELIERE CIVILE UNIVERSAL (SHCU) a contesté un jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui rejetait sa demande de décharge des rappels de taxe sur la valeur ajoutée pour la période allant du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2010. L’administration fiscale avait réintégré dans ses revenus fonciers la différence entre le loyer effectivement perçu pour trois locaux commerciaux et leur valeur locative normale, entraînant ainsi un redressement fiscal. La Cour a finalement rejeté la requête de la SCI, confirmant la légitimité du redressement fiscal.
Arguments pertinents
1. Disparité des loyers : La Cour a établi que l'administration fiscale pouvait corriger des loyers manifestement inférieurs à la valeur locative réelle pour déterminer le revenu foncier imposable. En l'espèce, les baux signés entre la SCI et ses locataires affichaient des loyers nettement inférieurs à ceux pratiqués pour des locaux comparables, ce qui justifiait l'intervention de l'administration.
> "Lorsque, en l'absence de toute circonstance indépendante de la volonté du propriétaire, le loyer d'un immeuble est notablement inférieur à sa valeur locative réelle, l'administration est en droit de retenir cette dernière pour le calcul du revenu foncier imposé".
2. Charges d'électricité : La SCI n'a pas pu prouver que les charges d'électricité forfaitaires, évaluées par l'administration, n'étaient pas pertinentes dans le cadre de son redressement fiscal. La Cour a conclu que l’absence de gestion commerciale normale des dépenses par la SCI constituait un élément de preuve contre elle.
> "L'administration doit, dès lors, être regardée comme apportant la preuve d'un acte ne relevant pas d'une gestion commerciale normale".
3. Charge de la preuve : Concernant la SARL France Chauffage, la Cour a signalé qu'aucun rappel de taxe sur la valeur ajoutée n'était fondé sur les loyers supposément perçus d'elle, rendant ce moyen inopérant. Cela montre que la preuve, dans le cadre fiscal, incombe au contribuable.
> "Le moyen est inopérant et doit être écarté".
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur des principes du droit fiscal et des dispositions législatives concernant la valorisation des biens loués et la taxation.
1. Code général des impôts : L'article pertinent souligne que l'administration fiscale peut évaluer les revenus fonciers sur la base de la valeur locative réelle lorsque les loyers sont anormalement bas. Ce texte est crucial pour comprendre le pouvoir d'intervention de l'administration en cas de sous-évaluation des loyers.
> "La SCI SHCU louait à des sociétés des locaux commerciaux... et l'administration a réintégré dans les bases imposables...".
2. Livre des procédures fiscales : Ce livre établit la méthodologie que l’administration doit suivre dans le cadre des vérifications fiscales, y compris la charge de la preuve qui repose sur le contribuable.
> "L'administration fiscale n'apporte pas la preuve qui lui incombe que la société France Chauffage occupait...".
Dans l'ensemble, la décision met en avant la rigueur avec laquelle l'administration fiscale peut agir en matière de valorisation des loyers dans le cadre des revenus fonciers, et souligne la nécessité pour le contribuable de fournir des preuves solides lorsqu'il conteste un redressement fiscal. Les principes de gestion commerciale normale et la charge de la preuve jouent un rôle central dans l'évaluation des situations fiscales.