Résumé de la décision
La présente décision porte sur l'appel de M. B...A..., un ressortissant haïtien, visant à contester le rejet de sa demande de suspension d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) prononcée à son encontre. M. A... soutient que sa fille, âgée de huit ans, serait affectée par son éloignement et invoque des atteintes à ses droits familiaux. Le juge des référés du tribunal administratif de la Guyane a rejeté sa demande, considérant qu'il n'apportait pas d'éléments suffisants pour établir l'absence d'attaches familiales en Haïti. En appel, la même analyse a été effectuée, entraînant le rejet des conclusions de M. A... ainsi que de ses demandes financières au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de l'appel et condition d'urgence : Le juge des référés a convenu que l'appel était recevable mais a jugé que la condition d'urgence n'était pas satisfaite, car M. A... n'a pas établi qu'il serait éloigné sans sa fille ni qu’il était dépourvu d'attaches familiales.
> "Il n'apporte aucun élément de nature à établir que l'administration entendrait l'éloigner sans qu'il soit accompagné de sa fille..."
2. Droits de l'enfant : Bien que M. A... évoque des droits garantis par la Convention internationale des droits de l'enfant et la Convention européenne des droits de l'homme, le juge a considéré que les éléments fournis ne démontraient pas un risque sérieux d'atteinte à ces droits.
3. Absence d’éléments nouveaux : En appel, aucune preuve ou élément nouveau n'a été présenté, conduisant à une affirmation de la décision initiale, démontrant l'absence de changement de la situation qui pourrait justifier une décision différente.
> "Le requérant n'apporte en appel aucun élément nouveau susceptible d'infirmer la solution retenue par le juge des référés..."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du Code de justice administrative : Cet article autorise le juge des référés à ordonner des mesures conservatoires en cas d'urgence. Il stipule que pour qu'une mesure soit ordonnée, il doit y avoir une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale.
> "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale..." (Code de justice administrative - Article L. 521-2)
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge de rejeter une requête sans audience dans le cas où l'urgence n'est pas établie ou si la demande apparaît manifestement infondée ou irrecevable.
> "Le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie..." (Code de justice administrative - Article L. 522-3)
En conclusion, le juge des référés a agi conformément à la loi en rejetant la demande de M. A..., en se fondant sur la nature des preuves apportées et les stipulations légales d’urgence et d’évaluation de la situation personnelle du requérant. Les éléments de droit liés à la protection de l'enfant, bien que pertinents, n'ont pas été suffisamment appuyés par des preuves concrètes dans le cadre de cette affaire.