Résumé de la décision
Mme B..., professeur en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, a demandé une mutation à l'hôpital Necker à Paris, mais sa demande a été rejetée par le directeur général des ressources humaines du ministère de l'enseignement supérieur, puis confirmée par la ministre de l'enseignement supérieur et la directrice générale du centre national de gestion. Elle a saisi le juge des référés du Conseil d'État pour suspendre l'exécution de ces décisions, arguant d'une atteinte grave à sa situation familiale et professionnelle, ainsi qu'au bon fonctionnement du service de pédopsychiatrie. Le juge a rejeté sa requête, considérant que la condition d'urgence n'était pas remplie.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : Le juge a souligné que pour qu'une suspension soit justifiée, il faut que l'exécution de la décision contestée porte atteinte de manière suffisamment grave et immédiate à la situation du requérant. Dans ce cas, il a estimé que les effets des décisions contestées, qui limitaient seulement la mutation de Mme B..., ne constituaient pas une atteinte suffisamment grave pour justifier une mesure de suspension.
2. Appréciation objective : Le juge a précisé que l'urgence doit être appréciée objectivement, en tenant compte de l'ensemble des circonstances de l'affaire. Il a conclu que les arguments de Mme B... concernant sa situation familiale et professionnelle, ainsi que le fonctionnement du service, ne suffisaient pas à établir une urgence.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. La décision a rappelé que "l'urgence justifie la suspension de l'exécution d'un acte administratif lorsque celui-ci porte atteinte de manière suffisamment grave et immédiate, à un intérêt public, à la situation du requérant ou aux intérêts qu'il entend défendre".
2. Article L. 522-3 du code de justice administrative : Cet article permet au juge de rejeter une demande qui ne présente pas un caractère d'urgence ou qui est manifestement irrecevable ou mal fondée. Le juge a appliqué cet article pour conclure que la condition d'urgence n'était pas remplie, justifiant ainsi le rejet de la requête.
En somme, la décision du juge des référés repose sur une évaluation rigoureuse de la condition d'urgence, en se fondant sur les dispositions du code de justice administrative, et souligne l'importance d'une appréciation objective des circonstances entourant la demande de suspension.