Résumé de la décision
La décision concerne une requête de Mme C...B..., une ressortissante angolaise et mère de deux enfants mineurs, qui a demandé au juge des référés du tribunal administratif de Strasbourg d'ordonner des mesures d'hébergement en raison de son statut de demandeuse d'asile. Elle invoquait la violation de ses droits fondamentaux et le caractère illégal de l'absence d'hébergement. L'ordonnance du 6 juin 2019, qui a rejeté sa demande, a été contestée par Mme C...B...en appel. Cependant, entre-temps, l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) a proposé un hébergement, que Mme C...B...a accepté, rendant les conclusions de son appel sans objet. Par conséquent, la cour a déclaré qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur la requête et a ordonné à l'OFII de verser 2 000 euros à Mme C...B...pour couvrir ses frais juridiques.
Arguments pertinents
1. Urgence de la situation : Mme C...B...a soutenu que son état d'urgence, à savoir son absence de ressources et de logement avec ses enfants, représentait une atteinte manifeste à ses droits d'asile. L'article L. 521-2 du code de justice administrative stipule que le juge des référés peut intervenir lorsque l’urgence est justifiée, ce qui était affirmé dans ce cas.
2. État d’errance et atteinte aux droits : La requérante a fait valoir que le refus de l’OFII de fournir un hébergement portait atteinte à sa liberté fondamentale de bénéficier d’un hébergement d’urgence. Les arguments étaient soutenus par des références aux articles 3-1 de la Convention relative aux droits de l'enfant et 3 de la CEDH, indiquant qu'elle et ses enfants avaient des droits spécifiques à être protégés.
3. Nouveau développement dans l'affaire : Après avoir accepté une proposition d'hébergement, la situation de Mme C...B...a changé, rendant sa demande initiale sans objet. Cela souligne l'importance de l'évolution des circonstances dans les décisions judiciaires en matière d'urgence, ce qui a conduit le tribunal à ne pas statuer sur les conclusions initiales.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article permet au juge des référés d’ordonner des mesures pour sauvegarder une liberté fondamentale lorsqu'une atteinte grave est démontrée. La décision de rejet de l'affaire par la cour se fonde sur le fait que Mme C...B...a depuis trouvé un hébergement, ce qui rendait les mesures demandées superflues.
2. Convention européenne des droits de l'homme - Article 3 : Cet article interdit la torture et les traitements inhumains. Les droits des enfants sont également protégés sous ce cadre international, renforçant le besoin d'un hébergement adéquat pour la requérante et ses enfants.
3. Directive 2013/33/CE : Bien que ce texte ne soit pas spécifiquement mentionné dans la décision, il établit des normes pour l’accueil des demandeurs d’asile, ce qui met en lumière l’obligation de l'État d'assurer un hébergement approprié aux demandeurs d'asile en situation vulnérable.
Cette ordonnance met en évidence comment les décisions judiciaires doivent s'adapter aux évolutions de la réalité des parties et l’importance des protections sociales prévues pour les populations vulnérables telles que les demandeurs d'asile.