Résumé de la décision :
Dans cette affaire, M. A... B... a demandé la suspension de l'arrêté du 22 avril 2021 pris par la sous-préfète de Grasse, qui ordonnait la fermeture administrative de son restaurant pour un mois. Il invoquait une situation d'urgence due à des pressions policières et à des violences subies. Toutefois, le juge des référés du Conseil d'État a rejeté sa requête en raison de l'incompétence de cette juridiction pour connaître d'une telle demande, estimant que ce litige ne relevait pas de la compétence du Conseil d'État en premier et dernier ressort.
Arguments pertinents :
1. Incompétence du Conseil d'État : Le juge souligne que M. A... B... demande la suspension d’un arrêté qui ne relève pas des compétences directes du Conseil d'État, conformément à l’article R. 311-1 du code de justice administrative. Cela entraîne le rejet de la requête sans instruction ni audience, comme le prévoit l'article L. 522-3 de ce même code.
2. Conditions de recevabilité : La requête n’a pas satisfait aux conditions de recevabilité, car le juge des référés ne peut être saisi pour des questions qui ne relèvent pas de sa compétence. Ainsi, la demande d’un particulier en matière de fermeture administrative d’un établissement commercial, n'étant pas sous la juridiction du Conseil d'État, entraîne un rejet manifeste.
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article fixe les conditions pour la suspension d’une décision administrative par le juge des référés. Le texte précise que la suspension peut avoir lieu si "l'urgence le justifie" et qu'il existe un "doute sérieux quant à la légalité de la décision". Dans ce cas précis, bien que l'urgence puisse être arguée par M. A... B..., le juge trouve qu'il n'y a pas de fondement juridique solide à sa demande : "il est manifeste que la requête de M. A... B... ne peut être accueillie".
2. Article L. 522-3 du même code : Cet article permet au juge des référés de rejeter une requête sans instruction lorsque les conditions d’urgence ne sont pas remplies ou lorsque la demande ne relève pas de la compétence administrative. En se fondant sur cette disposition, le juge conclut que sa requête doit être rejetée.
3. Article R. 311-1 du code de justice administrative : Cet article définit les compétences respectives des différentes juridictions administratives. Il précise que le Conseil d'État ne peut être saisi en premier et dernier ressort que pour certains litiges, notamment ceux relevant de ses attributions directs. Le litige en question n'en fait pas partie, ce qui renforce l'argumentation du rejet de la requête.
Cette décision illustre l'importance de la compétence définie par la loi pour le traitement des demandes en référé et rappelle que l'urgence ne doit pas occulter les questions de fond liées à la compétence juridictionnelle.