Résumé de la décision
L'association Respire a sollicité la suspension d'une décision du 12 août 2021 du ministre des transports, qui suspendait l'application d'un décret du 9 août 2021 instituant un contrôle technique des véhicules motorisés à deux ou trois roues. L'association a invoqué à la fois un intérêt à agir en raison de son objet social et la condition d'urgence, affirmant que le contrôle technique était crucial pour protéger l'environnement et la sécurité des usagers de la route. Le juge des référés a rejeté la requête, considérant qu'aucun motif d'urgence suffisant ne justifiait la suspension de la décision contestée.
Arguments pertinents
1. Intérêt à agir : L'association a démontré un intérêt à agir en raison de son objet social lié à la lutte contre la pollution de l'air. Le président de l'association était habilité à ester en justice pour défendre cet intérêt.
2. Condition d'urgence : L'association a soutenu que la situation était urgente à cause de la pollution générée par les véhicules à deux roues et des risques encourus par les usagers de la route. Toutefois, le tribunal a considéré que ces arguments manquaient de précisions et ne justifiaient pas une suspension immédiate.
3. Absence de risque immédiat : Le tribunal a noté que le décret ne devait entrer en vigueur qu'en janvier 2022, et que le retard dans sa mise en œuvre ne créait pas une situation d'urgence tendre.
4. Doutes sur la légalité : Bien que l'association ait évoqué des doutes sur la légalité de la décision contestée, le tribunal a conclu que ces préoccupations n’étaient pas étayées de manière substantielle dans le contexte de la requête.
Interprétations et citations légales
Code de justice administrative - Article L. 521-1 :
« Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation [...] le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision [...] lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision. »
- Cette stipulation ancre le pouvoir du juge des référés à suspendre une décision administrative mais soumet cette capacité aux conditions d’urgence et de légalité évoquées par le requérant.
Code de justice administrative - Article L. 522-3 :
« […] le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie ou lorsqu'il apparaît manifeste [...] que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative, qu'elle est irrecevable ou qu'elle est mal fondée. »
- Le tribunal a appliqué cette disposition pour justifier son refus de la requête sur la base du manque d'urgence.
Conclusion
En conclusion, la décision du juge des référés résulte d'une évaluation rigoureuse et factuelle des conditions d'urgence et de légalité légales, balançant les arguments de l'association avec la temporalité de la mise en œuvre du décret contesté. La conclusion selon laquelle la requête de l'association Respire a été rejetée peut être interprétée comme un message sur l'importance de présenter des arguments détaillés pour établir la nature urgente d'une demande de suspension dans des situations impliquant des actes administratifs.