Résumé de la décision
La Cour nationale du droit d'asile a rendu une décision le 26 mars 2019 à la suite d'une audience tenue le 2 octobre 2018. La présidente de la formation de jugement a ordonné un supplément d'instruction pour recueillir des informations sur d'éventuelles condamnations pénales de M. A... en France. Toutefois, après l'expiration du délai d'un mois donné aux parties pour produire leurs observations, un nouveau supplément d'instruction a été imposé le 6 février 2019, sans tenir de nouvelle audience. Par conséquent, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides a demandé l'annulation de cette décision. Le conseil a conclu que la procédure avait été entachée d'irrégularité. La décision a été annulée et l'affaire renvoyée à la Cour nationale du droit d'asile.
Arguments pertinents
1. L'irrégularité de la procédure : Le principal argument avancé est que la Cour nationale du droit d'asile a manqué à ses obligations procédurales en rendant une décision sans convoquer les parties à une nouvelle audience après avoir ordonné un supplément d'instruction. Cela va à l'encontre des dispositions de l'article R. 733-29 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui stipule que "le président de la formation de jugement doit renvoyer l'affaire à une audience ultérieure" pour permettre aux parties de produire leurs observations orales.
2. Conformité aux délais : L'exigence de respecter les délais impartis pour la production d'observations est clairement soulignée. Le texte précise que les parties doivent être invitées à présenter leurs observations dans un délai d'un mois à compter de la date de l'audience. La Cour a violé cette règle en agissant sans nouvel échange avec les parties, entraînant ainsi une décision irrégulière.
Interprétations et citations légales
Les articles du code applicable définissent clairement les règles de procédure qui guident le fonctionnement de la Cour nationale du droit d'asile. En particulier :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article R. 733-25 : Cet article mentionne que "la formation de jugement peut poser aux parties toute question propre à l'éclairer" et qu'elles peuvent "présenter oralement toute observation utile". Cela souligne l'importance des échanges oraux et de l'interaction entre les parties pour contribuer à un jugement éclairé.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article R. 733-28 : L'article stipule que "la formation de jugement se prononce sur le recours, en fonction des pièces du dossier et des observations présentées oralement par les parties". Cela met en avant le rôle des observations orales dans la prise de décisions, renforçant ainsi l'argument selon lequel la décision a été prise sans respect de la procédure.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article R. 733-29 : L'article précisé stipule que si des compléments d'instruction sont nécessaires, il incombe à la présidence de "renvoyer l'affaire à une audience ultérieure", ce qui n'a pas été fait ici.
À travers ces articles, la décision met en avant une interprétation engagée du droit procédural, soulignant l'importance de la protection des droits des parties en matière d'audition et de prise de décision. Il apparaît que la cour a failli dans son devoir de garantir un procès équitable, un principe fondamental tant en droit national qu'international.