Résumé de la décision
La décision concerne l'élection des conseillers départementaux du canton de Bastia 3, qui s'est déroulée les 22 et 29 mars 2015. Après que le binôme formé par Mme A... et M. C... ait été proclamé élu, Mme F... et M. D... ont contesté cette élection devant le tribunal administratif de Bastia en raison de l’irrégularité de 159 suffrages. Le tribunal a annulé les élections en raison de ces irrégularités, tandis que Mme A... et M. C... ont fait appel. La décision de la cour administrative d'appel a validé l'annulation des opérations électorales, estimant que les suffrages contestés dépassaient la marge de voix séparant les deux binômes.
Arguments pertinents
Dans son analyse, la cour a mis en avant que seule la signature personnelle, à l'encre, d'un électeur sur la liste d'émargement constitue une preuve valide de sa participation. Le jugement a soulevé que :
> "la constatation d'une signature qui présente des différences manifestes entre les deux tours de scrutin sans qu'il soit fait mention d'un vote par procuration sur la liste d'émargement ne peut être regardée comme garantissant l'authenticité du vote."
La vérification de la régularité des émargements contestés s’est focalisée uniquement sur les 174 émargements spécifiquement remis en cause, ce qui a conduit à une réduction du total des voix de 141, dépassant l’écart de 137 voix entre les deux binômes.
Interprétations et citations légales
Les dispositions du droit électoral et de la justice administrative ont été utilisées pour justifier la décision prise. L'article L. 62-1 du Code électoral énonce clairement :
> "Le vote de chaque électeur est constaté par sa signature apposée à l'encre en face de son nom sur la liste d'émargement."
Cette disposition vise à garantir la sincérité des opérations électorales. En mobilisant cet article, la cour a interprété l'absence de mention d'un vote par procuration et les différences manifestes entre les signatures comme un manquement aux garanties prévues pour assurer l'authenticité des votes.
En outre, selon l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, qui traite des frais liés aux contentieux, la cour a conclu que les conclusions des requérants au titre de cet article ne pouvaient être retenues en raison du fondement de l'annulation des opérations électorales.
En conclusion, cette décision illustre la rigueur avec laquelle les irrégularités électorales sont examinées par le système juridique conformément aux prescriptions légales, soulignant l'importance des contrôles d'identité au moment du vote, essentiel pour maintenir l'intégrité des processus électoraux.