Résumé de la décision
M. B...A... se pourvoit en cassation contre une ordonnance du 15 décembre 2017 de la cour administrative d'appel de Nantes, qui a rejeté sa demande visant à constater ses conditions de détention à la maison d'arrêt d'Angers. Le juge des référés a considéré que la mesure sollicitée n'était pas utile, M. A... ayant quitté les lieux neuf mois auparavant. La cour a finalement admis l'intervention de la Section française de l'observatoire international des prisons, mais a rejeté le pourvoi de M. A..., affirmant qu'il n'y avait pas eu d'erreur de droit. Les conclusions au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ont également été rejetées.
Arguments pertinents
1. Caractère utile de la mesure sollicitée : Le juge des référés a estimé que la demande de constatation des conditions de détention n'avait pas d'utilité, car les faits étaient révolus et le requérant avait quitté la prison. Le juge a prévu que "ne présente pas de caractère utile une mesure qui se rapporte à des faits révolus".
2. Conformité aux droits européens : L'ordonnance n'a pas méconnu les stipulations des articles 3, 6 et 13 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, puisque le juge a correctement apprécié la situation à la date où il statuait sur la demande.
3. Qualité de l'intervenant : La Section française de l'observatoire international des prisons a justifié son intérêt à intervenir au soutien du pourvoi, ce qui a été jugé recevable par la cour.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 531-1 : Ce texte prévoit que le juge des référés peut désigner un expert pour constater des faits, mais il doit évaluer l'utilité de cette mesure. La décision souligne que le juge "peut, sur simple requête... désigner un expert pour constater sans délai les faits qui seraient susceptibles de donner lieu à un litige".
2. Conséquences des faits révolus : L'ordonnance insiste sur le principe que des faits réalisés dans le passé ne peuvent être constatés de manière utile s'ils ont cessé d'avoir des effets concrets. Cela renvoie à l'idée que les circonstances doivent être appréciées au moment où le juge statue, comme le indique la phrase : "Il appartient au juge des référés,... d'apprécier l'utilité de la mesure sollicitée à la date à laquelle il statue."
3. Protection des droits fondamentaux : En confirmant que l'ordonnance n'a pas violé les droits garantis par la convention européenne, la cour rappelle que la bonne administration de la justice en matière de droit administratif doit respecter les normes internationales, contribuant ainsi à la légitimité de la décision.
En somme, cette décision illustre la rigueur avec laquelle les juridictions administratives évaluent l'utilité des mesures sollicitées, tout en respectant les exigences des conventions internationales sur les droits humains.