Résumé de la décision
La décision concerne l'annulation par la cour administrative d'appel de Lyon d'un jugement du tribunal administratif de Grenoble, qui avait rejeté la demande d'annulation d'un arrêté préfectoral autorisant la société SIPER à exploiter un centre de méthanisation à Bourg-de-Péage. La cour a annulé l'arrêté en raison d'une omission d'analyse des particules PM 2,5 dans l'étude d'impact, considérant que cela entachait la procédure d'autorisation. Le ministre d'État a formulé un pourvoi en cassation, qui a conduit à l'annulation de l'arrêt de la cour d'appel, jugé entaché d'une erreur de droit.
Arguments pertinents
1. Sur la procédure d'élaboration de l'arrêté : L'arrêt de la cour d'appel a été annulé parce qu'elle a omis de vérifier si l'absence d'analyse sur les particules PM 2,5 nuisait effectivement à l'information de la population ou justifiait une analyse spécifique. Le juge a souligné que l’analyse des impacts doit tenir compte de la nature et de l'emplacement de l'installation au regard des risques environnementaux.
- Citation pertinente : "En jugeant que le défaut, dans l'étude d'impact, d'analyse spécifique relative aux particules PM 2,5... avait nui à l'information de la population et, par suite, entaché d'irrégularité la procédure, sans rechercher si les incidences prévisibles de ces émissions justifiaient une telle analyse, la cour a entaché son arrêt d'erreur de droit."
2. Sur la réglementation de la qualité de l'air : Les articles du code de l'environnement imposent que les études d'impact prennent en compte les normes de qualité de l’air, notamment concernant les émissions de particules fines. Toutefois, cela ne crée pas une obligation systématique de telles analyses pour chaque installation, en fonction des contextes spécifiques.
- Citation pertinente : "Il résulte de ces dispositions que le contenu de l'étude d'impact doit être proportionné à l'importance du projet et de ses risques prévisibles pour la santé et l'environnement."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'environnement - Article L. 221-1 : Cet article impose des modalités de surveillance de la qualité de l'air et des mesures préventives concernant les installations classées. Cela démontre l'importance de la qualité de l'air dans l'évaluation des projets.
2. Code de l'environnement - Article R. 512-8 : Il précise le contenu de l'étude d'impact requise, soulignant qu'elle doit analyser les effets directs et indirects sur l'environnement. L'importance est donnée à la nature de l'installation et à ses incidences sur l'environnement.
- Citation : "Elle présente successivement... une analyse des effets directs et indirects... sur l'environnement."
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que l'État n'est pas condamné à indemniser les frais d'instance dans cette affaire, ce qui témoigne de la volonté de ne pas pénaliser l'État dans un litige administratif où il n'est pas conçu comme la partie perdante.
- Citation : "Les dispositions de l'article L. 761-1... font obstacle à ce qu'une somme soit mise, à ce titre, à la charge de l'État, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
Conclusion
La décision souligne l'importance du respect des procédures d'évaluation environnementale conformément à la législation en vigueur. Elle clarifie aussi les responsabilités des autorités administratives dans l'instruction des demandes d'autorisation destinées à des installations classées. Le juge rappelle que la prise en compte des normes de qualité de l'air est essentielle mais doit être proportionnelle aux risques associés au projet.