Résumé de la décision
La décision concerne la demande d'asile de M. B...A..., dont la requête a été rejetée par la Cour nationale du droit d'asile (CNDA). La cour a considéré que le demandeur n'avait pas démontré qu'il courait des risques sérieux en cas de retour à Mogadiscio. Cependant, cette évaluation a été jugée erronée par une instance supérieure, car la CNDA n'a pas pris en compte un certificat médical attestant de blessures qui corroborent le récit de M. A.... La décision du 26 février 2017 a été annulée, et l'affaire a été renvoyée à la CNDA, avec une obligation pour l'État de verser 3 000 euros à l'avocat de M. A... au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Erreur de Droit : La cour a commis une erreur de droit en omettant de prendre en considération un certificat médical pertinent qui attestait des blessures subies par M. A.... L'absence d'évaluation de cette pièce est cruciale car elle pouvait révéler des risques pour sa sécurité en cas de retour.
- Citation pertinente : "En ne faisant pas mention du certificat médical du 9 février 2017... la Cour a commis une erreur de droit."
2. Evaluation des Risques : La CNDA, en tant que juge de plein contentieux, a l'obligation de considérer toutes les pièces produites par le demandeur pour évaluer les risques encourus, et de justifier pourquoi certains éléments ne sont pas pris en compte.
- Citation pertinente : "Il lui incombe... d'évaluer les risques qu'elles sont susceptibles de révéler et, le cas échéant, de préciser les éléments qui la conduisent à ne pas regarder ceux-ci comme sérieux."
Interprétations et citations légales
1. Convention de Genève : La définition des réfugiés est régie par le paragraphe A, 2° de l'article 1er de la convention de Genève du 28 juillet 1951, qui stipule que doit être considérée comme réfugiée toute personne craignant d'être persécutée pour divers motifs.
- Citation : "Doit être considérée comme réfugiée toute personne qui 'craignant avec raison d'être persécutée... se trouve hors du pays dont elle a la nationalité...'"
2. Protection Subsidiaire : Le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) précise dans son article L. 712-1 que la protection subsidiaire peut être accordée à des personnes ne répondant pas aux critères de réfugié mais exposées à des risques graves dans leur pays.
- Citation : "Le bénéfice de la protection subsidiaire est accordé à toute personne qui ne remplit pas les conditions pour se voir reconnaître la qualité de réfugié et pour laquelle il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'elle courrait dans son pays un risque réel de subir... une menace grave et individuelle contre sa vie ou sa personne."
La décision a ainsi mis en lumière l'importance d'un examen attentif de tous les éléments de preuve dans les affaires d'asile, notamment des documents médicaux, qui peuvent avoir un impact significatif sur l'évaluation des risques.