Résumé de la décision
M. B... a contesté la légalité d'une décision du conseil régional de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes du Centre Val de Loire qui refusait son inscription au tableau de l'ordre, en avançant plusieurs irrégularités dans la procédure, ainsi qu'une atteinte à son droit à une appréciation impartiale de sa moralité. Tout en adressant une demande de renvoi d'une question prioritaire de constitutionnalité relative à l'article L. 4112-4 du code de la santé publique, il a saisi le juge des référés du Conseil d'État de la suspension de la décision contestée. Toutefois, le juge a rejeté sa requête, considérant que la condition d'urgence n'était pas remplie, dans la mesure où M. B... était déjà sous le coup de sanctions disciplinaires d'interdiction d'exercice.
Arguments pertinents
1. Doute sérieux quant à la légalité de la décision: M. B... a mis en exergue plusieurs fautes procédurales, notamment le non-respect du principe d'impartialité et des droits de la défense :
- Le Conseil national de l'ordre avait introduit un recours en appel avant la contestation des décisions du conseil régional, ce qui a été jugé comme une procédure irrégulière.
- Il a été soutenu que le Conseil national devait prouver l'absence de notification de la décision du conseil départemental par lettre recommandée avec accusé de réception.
- Il a également été contesté que le vote électronique relatif à l’appel n’a pas été accompagné d’une délibération collégiale conforme.
2. Évaluation de la moralité du requérant: M. B... a soutenu qu'il n'avait pas exercé illégalement la profession et a dénoncé l'absence d'impartialité durant la procédure.
- Le juge n'a pas tenu compte de ces arguments en raison du manque d’urgence de la situation.
3. Urgence de la procédure: M. B... a affirmé que la décision le privait de son droit d'exercer son activité professionnelle et causait un préjudice financier immédiat. Cependant, le juge a noté qu’il avait déjà subi des sanctions de seize mois d'interdiction d'exercice, rendant la demande de suspension non pertinente à court terme.
Interprétations et citations légales
Les articles législatifs pertinents à la décision comprennent :
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux sur la légalité de la décision.
> "Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... ".
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Le juge peut rejeter une requête sans audience si la condition d'urgence n'est pas remplie ou si la demande est manifestement mal fondée.
> "Le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction, ni audience, lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie... ".
La décision du juge des référés du Conseil d'État indique une prise en compte importante de l'absence d'urgence dans le cadre des dispositifs prévus. Ainsi, l'état des sanctions de M. B... a été un facteur décisif qui a empêché la possibilité de rétablissement de son droit à exercer, tant sur le plan financier que professionnel, dans le cadre des mécanismes de protection garantis par la législation française.