Résumé de la décision
Mme B... a saisi le juge des référés du Conseil d'État afin d'enjoindre au ministre des solidarités et de la santé de supprimer certaines dispositions du décret n° 2020-1662 du 22 décembre 2020, qui modifient le code de déontologie des médecins en matière de communication professionnelle. Mme B... faisait valoir que ces dispositions lui portaient atteinte, en raison d'une plainte déposée auprès des instances discipli-naires de l'ordre des médecins. Toutefois, le juge a constaté qu'elle n’apportait pas d’éléments suffisants pour justifier la situation d’urgence nécessaire au fondement d’une telle demande. Il a donc décidé de rejeter sa requête par ordonnance.
Arguments pertinents
1. Critères d'urgence: Selon l'article L. 521-2 du Code de justice administrative, il incombe à la requérante de "justifier de circonstances particulières caractérisant une situation d'urgence". La décision souligne que Mme B... n’a pas réussi à établir la réalité des allégations portant sur ses poursuites disciplinaires.
2. Absence de preuve tangible: La cour a noté que Mme B... s'est contentée d'allégations sans fournir des éléments concrets qui auraient démontré le caractère urgent de la situation. Par conséquent, le juge a estimé qu’il n’était pas nécessaire d’ordonner une mesure dans un délai aussi bref que quarante-huit heures.
3. Modifications antérieures et portée des dispositions: La décision précise que les dispositions contestées de l’article R. 4127-13, relatives à l’obligation pour un médecin de n’évoquer que des "données confirmées", étaient déjà en vigueur avant ce décret, contredisant ainsi les arguments de Mme B.... Cela a renforcé la position du juge qui a jugé que les éléments présentés ne justifiaient pas une intervention rapide.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 511-1 du Code de justice administrative: Cet article impose que "Le juge des référés statue par des mesures qui présentent un caractère provisoire", indiquant qu'il ne s'agit pas d'un jugement sur le fond mais d'une mesure d'urgence. Ce principe est fondamental dans le cadre des référés.
2. Article L. 522-3 du Code de justice administrative: Cet article permet au juge de rejeter une requête sans audience si "la condition d'urgence n'est pas remplie", ce qui a été appliqué dans le cas présent. Cela souligne l'importance de la notion d’urgence dans la recevabilité d’une requête.
3. Article R. 4127-13 du Code de la santé publique: La décision rappelle que les exigences en matière de communication des médecins étaient déjà stipulées avant le décret contesté, ce qui implique que les modifications apportées par le décret n’imposaient pas de changements significatifs qui justifieraient l'urgence alléguée par Mme B....
En somme, le juge des référés a statué que Mme B... n'avait pas su apporter la preuve d'une urgence rendant nécessaire une intervention rapide, conduisant au rejet de sa requête.