Résumé de la décision
La décision du Conseil d'État porte sur des pourvois formulés par la société Vasconi Architectes by Thomas Schinko, la société LCR Architectes, et la société de coordination et d'ordonnancement contre une ordonnance du président de la 7ème chambre de la cour administrative d'appel de Bordeaux. Les deux premières sociétés contestent la motivation de l'ordonnance concernant la condamnation financière prononcée à leur encontre, tandis que la dernière affirme qu'une erreur de droit a été commise en raison de la qualification des faits. Le Conseil d'État a jugé que les moyens soulevés ne permettaient pas l'admission des pourvois, les déclarant ainsi irrecevables.
Arguments pertinents
1. Insuffisante motivation : Les sociétés Vasconi Architectes et LCR Architectes arguent que l'ordonnance est insuffisamment motivée puisqu'elle ne prend pas en compte l'impact financier que la condamnation aurait sur elles, notamment le fait que le montant condamné dépasse largement leur résultat net. Cette notion d’impact financier est essentielle pour établir la viabilité de la décision.
> « Le président de la 7ème chambre de la cour administrative d'appel de Bordeaux a insuffisamment motivé son ordonnance [...] le montant de la condamnation prononcée par le tribunal administratif était largement supérieur au résultat net des sociétés requérantes. »
2. Erreur de droit : Ces mêmes sociétés soutiennent aussi que le président a fait une erreur en tenant compte d'une somme qui, si elle reste à leur charge, pourrait avoir des conséquences « difficilement réparables ». Cela soulève des questions sur l'équité des décisions prises par les juridictions inférieures.
> « [...] retenu que seule une somme de 606 066,50 euros resterait à leur charge [...] alors qu'il résulte de leur condamnation in solidum avec la société de coordination et d'ordonnancement que la totalité de la somme de 1 515 166,25 euros pourrait rester à leur charge. »
3. Considérations sur la situation de la société Metalsigma Tunesi : La société de coordination et d'ordonnancement fait également appel en évoquant une erreur de droit, précisant que la situation économique de la société Metalsigma Tunesi et sa nationalité italienne ne suffisent pas à évaluer correctement le risque de perte définitive lié à la condamnation pécuniaire.
> « [...] la circonstance que la société Metalsigma Tunesi soit italienne, connaisse des difficultés économiques et ait proposé une consignation ne suffisait pas à établir que la requérante était exposée à un risque de perte [...] »
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État a fait application de l'article L. 822-1 du code de justice administrative, qui encadre la procédure de pourvoi en cassation. Cet article stipule que :
- Code de justice administrative - Article L. 822-1 : « Le pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat fait l'objet d'une procédure préalable d'admission. L'admission est refusée par décision juridictionnelle si le pourvoi est irrecevable ou n'est fondé sur aucun moyen sérieux. »
Cette disposition met l'accent sur le critère de la sérieux des moyens soulevés. En l’espèce, le Conseil d'État a estimé que les arguments avancés par les requérants ne constituaient pas un fondement suffisant pour admettre les pourvois, concluant ainsi à leur irrecevabilité.
Ces interprétations des textes législatifs dans le cadre de la décision du Conseil d'État montrent qu'une analyse rigoureuse et détaillée de la situation économique des requérants et des circonstances entourant les condamnations financières est essentielle. Le jugement aborde également la question de l'impact d'une condamnation sur la viabilité des sociétés impliquées, illustrant les conséquences potentielles des décisions juridiques dans le domaine du droit administratif.