Résumé de la Décision
M. A..., ressortissant irakien, a sollicité le versement de l'allocation pour demandeur d'asile à la suite de sa demande d'asile déposée en octobre 2017. Alors qu’il avait accepté les conditions matérielles d'accueil, il n’avait pas reçu cette allocation pendant plusieurs mois et a donc saisi le juge des référés du tribunal administratif d'Orléans pour obtenir son versement. Le juge a rejeté sa demande par une ordonnance du 20 avril 2018, considérant que la condition d'urgence n'était pas remplie en raison des perspectives de versements imminents. M. A... a interjeté appel de cette décision, qui a également été confirmée en appel.
Arguments Pertinents
1. Condition d'Urgence : Le tribunal a jugé que M. A... ne démontrait pas une situation de vulnérabilité particulière qui justifierait une intervention urgente. Le juge a noté que l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) avait prévu des versements imminents, ce qui atténue l’urgence de la situation.
- Citation pertinente : "la condition d'urgence n'était pas remplie dès lors que, d'une part, l'Office français de l'immigration et de l'intégration a indiqué ... qu'un premier versement aurait lieu durant la première quinzaine de mai 2018."
2. État de Précarité : Le juge a aussi souligné qu'un simple défaut de versement d'allocation, associé à un hébergement et à un accompagnement social, ne suffisait pas à établir une atteinte grave et manifestement illégale aux droits de M. A...
- Citation pertinente : "l'intéressé, célibataire et sans enfant, bénéficiait d'un hébergement et d'un accompagnement social, administratif et juridique ..."
Interprétations et Citations Légales
1. Article L. 521-2 du Code de Justice Administrative : Cet article établit les conditions dans lesquelles le juge des référés peut intervenir pour sauvegarder une liberté fondamentale menacée. La décision du tribunal souligne l'interprétation stricte de la notion d'urgence dans ce cadre.
- Citation : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale..."
2. Articles L. 744-1 et L. 744-9 du Code de l'Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d'Asile :
- L'article L. 744-1 précise que les conditions matérielles d'accueil, y compris l'allocation, sont proposées après l'enregistrement de la demande.
- L'article L. 744-9 conditionne le versement de l'allocation à l'acceptation des conditions mentionnées, soulignant le droit du demandeur d’asile à bénéficier d’une aide en fonction de ses ressources.
- Citation de L. 744-9 : "Le demandeur d'asile qui a accepté les conditions matérielles d'accueil ... bénéficie d'une allocation pour demandeur d'asile s'il satisfait à des conditions d'âge et de ressources."
En conclusion, le rejet de la requête de M. A... repose sur le fait qu'il n'a pas réussi à prouver une situation d'urgence justifiant l’intervention du juge des référés, en dépit de l'absence de versement de l'allocation. Les dispositions législatives pertinentes renforcent l'autorité du tribunal dans cette évaluation.