Résumé de la décision :
Cette décision concerne un pourvoi en cassation déposé par Mme D... contre un jugement du tribunal administratif de Paris qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un permis de construire délivré à la société civile immobilière du 144, rue de la Tour pour la surélévation d'un bâtiment. La cour a confirmé le jugement de première instance, indiquant que le projet de construction ne portait pas atteinte aux règles de voisinage en vigueur et que la mairesse de Paris n’avait pas commis d’erreur dans l’attribution du permis. En conséquence, Mme D... a été condamnée à verser une somme de 1 500 euros à la ville de Paris et à la société civile immobilière au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents :
1. Non-conformité aux règles de prospect : Le tribunal a analysé la conformité du projet avec les règles de prospect définies dans le Plan Local d'Urbanisme. Il a constaté que les niveaux existants ne respectaient pas ces règles.
- "Les travaux tendant à la surélévation... doivent être regardés comme n'aggravant pas cette non-conformité si la façade des niveaux créés ne comporte pas de baie constituant une vue."
2. Pas d'aggravation de la non-conformité : La cour a conclu qu'élevant le bâtiment sans créer de nouvelles ouvertures à vue ne constitue pas une non-conformité.
- "Le tribunal n'a pas commis d'erreur de droit en jugeant que le projet autorisé... ne pouvait... être regardé comme aggravant la non-conformité de la construction."
3. Absence d'intérêt pour agir : Le tribunal a également rejeté l'argument de Mme D... concernant les effets négatifs sur l'éclairement de son propre appartement, insuffisamment justifiés.
- "Il n'a pas insuffisamment motivé son jugement en écartant l'argumentation tirée des effets négatifs du projet litigieux sur l'éclairement."
Interprétations et citations légales :
1. Règlement du Plan Local d'Urbanisme : L'article UG 7 du règlement municipal stipule des prescriptions spécifiques concernant les implantations de constructions. En particulier :
- Code de l'urbanisme - Article UG 7.1 : Ce dernier précise que "Lorsqu'une façade... comporte une ou plusieurs baies constituant l'éclairement principal de pièces principales, elle doit respecter... un prospect minimal de 6 mètres."
2. Conditions pour accorder des travaux : L'article VI du règlement souligne les conditions spécifiques dans lesquelles les travaux peuvent être autorisés, même dans un contexte de non-conformité préalable.
- Code de l'urbanisme - Article UG.7 : "Les travaux projetés sur une construction existante non conforme... ne peuvent être accordés que pour des travaux qui n'aggravent pas la non-conformité."
3. Conséquences financières de la décision : En vertu de l'article L. 761-1, évoqué en conclusion de la décision, les frais d'avocat ne peuvent être alloués à la partie perdante de l'instance.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Il n'y a pas lieu d'accorder une somme à la charge d'une partie qui n'a pas la qualité de partie perdante."
Cette analyse démontre l'importance de respecter les règlements en matière d'urbanisme tout en mettant en lumière la façon dont le tribunal a appliqué ces principes au cas présent.