Résumé de la décision
La société Premier tax free, désormais dénommée Planet payment France, a saisi le Conseil d'État pour annuler la décision implicite du Premier ministre qui a refusé d'inscrire les opérateurs de détaxe au tableau des établissements pouvant déroger à la règle du repos dominical, conformément à l'article L. 3132-12 du Code du travail. Le Conseil d'État a rejeté la requête, considérant que l'activité de détaxe ne répond pas aux critères nécessaires pour bénéficier de cette dérogation.
Arguments pertinents
1. Nature de l'activité de détaxe : Le Conseil d'État a souligné que la faculté de procéder à l'opération de détaxe ne peut être considérée comme nécessaire à une activité de loisir correspondant à la vocation du dimanche. Il a précisé que "l'activité des opérateurs de détaxe ne satisfait pas aux conditions prévues à l'article L. 3132-12 du même code".
2. Comparaison avec d'autres activités : La société requérante a tenté de faire valoir que d'autres activités similaires bénéficiaient de la dérogation. Cependant, le Conseil d'État a affirmé que "la circonstance que d'autres activités présentant selon la société requérante des similitudes bénéficient de cette dérogation étant sans incidence à cet égard".
3. Références à la convention internationale : Le Conseil a également rejeté l'argument selon lequel les stipulations de l'article 7 de la convention internationale du travail n° 106 pourraient s'appliquer, en précisant que ces dispositions ne s'opposent pas à un refus de dérogation aux règles relatives au repos dominical.
Interprétations et citations légales
1. Code du travail - Article L. 3132-3 : Cet article établit que "dans l'intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche". Cela souligne l'importance de la protection des droits des travailleurs en matière de repos.
2. Code du travail - Article L. 3132-12 : Cet article précise que "certains établissements, dont le fonctionnement ou l'ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l'activité ou les besoins du public, peuvent de droit déroger à la règle du repos dominical". Le Conseil d'État a interprété cette disposition comme nécessitant que l'activité soit essentielle pour répondre à des besoins de première nécessité ou à des activités de loisir.
3. Code du travail - Article R. 3132-5 : Ce texte détermine les catégories d'établissements pouvant bénéficier de la dérogation. Le Conseil a affirmé que le pouvoir réglementaire dispose d'un "large pouvoir d'appréciation" pour déterminer ces catégories.
En conclusion, le Conseil d'État a statué que la société Planet payment France ne pouvait pas revendiquer une dérogation au repos dominical sur la base de son activité de détaxe, car celle-ci ne répondait pas aux critères établis par le Code du travail. La décision a été notifiée à la société et à la ministre du travail, et la requête a été rejetée.