Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... A... avait sollicité un permis de construire pour une maison sur des parcelles cadastrées à Rémire-Montjoly. Le maire avait refusé ce permis par un arrêté du 23 octobre 2015. Après le rejet de son recours par le tribunal administratif de la Guyane, M. A... avait interjeté appel, conduisant la cour administrative d'appel de Paris à annuler les décisions antérieures en juillet 2019, déclarant que le refus du permis n'était pas justifié. La commune de Rémire-Montjoly se pourvoit alors en cassation, arguant que le motif justifiant le refus, fondé sur les exigences de mise en valeur des parcelles, n’avait pas été examiné de manière appropriée. Le Conseil d'État annule l'arrêt de la cour administrative d'appel, renvoyant l'affaire à cette dernière sans faire droit aux demandes indemnitaires de la commune.
Arguments pertinents
1. Substitution de motifs : Le Conseil d'État rappelle que l'administration peut se fonder sur un motif autre que celui initialement avancé, tant qu'il est légalement justifié et que le requérant a eu la possibilité de présenter ses observations. En effet, il est précisé que "l'administration peut, en première instance comme en appel, faire valoir devant le juge de l'excès de pouvoir que la décision dont l'annulation est demandée est légalement justifiée par un motif, de droit ou de fait, autre que celui initialement indiqué".
2. Erreur de droit : La cour administrative d'appel a commis une erreur en demandant une demande expresse de substitution de motifs, alors que celle-ci avait déjà été sous-entendue par les écritures présentées. Cela empêche le bon déroulement de la procédure et justifie l'annulation de l'arrêt d'appel. La décision stipule que "la commune de Rémire-Montjoly est fondée à demander pour ce motif [...] l'annulation de l'arrêt qu'elle attaque."
Interprétations et citations légales
Le cadre juridique relevant de cette décision s'articule autour du code de l'urbanisme et du code de justice administrative.
1. Code de l'urbanisme : La légitimité du refus de permis de construire est souvent examinée sous l'angle des règlements d'urbanisme locaux, ici mentionné par l'article NC 1 du plan local d'urbanisme, qui impose la mise en valeur des parcelles pour les projets de construction.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article concerne les frais judiciaires et précise qu'une partie peut être condamnée à payer à l'autre une somme au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens. Dans cette affaire, le Conseil d'État a décidé de rejeter les demandes de la commune relatives à ce facteur, indiquant qu'aucun droit à indemnité n'émergeait des circonstances.
En conclusion, cette décision met en lumière l'importance de la rigueur procédurale lors de l'examen des refus de permis de construire, ainsi que le rôle des motifs justifiant les décisions administratives.