Résumé de la décision
Dans cette affaire, les consorts A... ont déposé des demandes de permis de construire en 2003 pour des terrains situés dans la commune de Brindas, dont les refus ont été annulés par la justice. Après des décisions juridiques successives, la cour administrative d'appel de Lyon a finalement rejeté des demandes confirmées par les consorts en 2011, en se basant sur des dispositions du plan local d'urbanisme adoptées postérieurement aux demandes initiales. Les consorts ont conteste la validité de cette décision.
Le Conseil d'État a rejeté leur pourvoi, confirmant la décision de la cour administrative d'appel et stipulant qu’une saisine a été faite trop tard pour bénéficier des protections juridiques prévues par le Code de l'urbanisme. Aucune somme n'a été attribuée à la commune de Brindas au titre des frais de justice, car cette dernière n'était pas la partie perdante.
Arguments pertinents
1. Sur le respect des délais : La cour a souligné que la confirmation de la demande de permis de construire des consorts A... a eu lieu plus de six mois après la notification de la décision de refus d'admission du Conseil d'État, rendant leur demande irrecevable selon les délais fixés par la loi. La cour a constaté que la notification avait été faite "au plus tard le 29 janvier 2009", et souligne que les consorts n'étaient donc pas fondés à invoquer l’article L. 600-2 du Code de l'urbanisme.
2. Sur la non-application des dispositions postérieures : En vertu de l'article L. 600-2 du Code de l'urbanisme, la commune peut opposer des dispositions de plan local d'urbanisme intervenues après une décision annulée, ce qui a été déterminé comme légal et approprié dans ce cas.
Interprétations et citations légales
- Article L. 600-2 du Code de l'urbanisme : Cet article stipule que "Lorsqu'un refus opposé à une demande d'autorisation d'occuper ou d'utiliser le sol [...] a fait l'objet d'une annulation juridictionnelle [...] la demande d'autorisation [...] ne peut faire l'objet d'un nouveau refus ou être assortie de prescriptions spéciales sur le fondement de dispositions d'urbanisme intervenues postérieurement à la date d'intervention de la décision annulée, sous réserve que l'annulation soit devenue définitive". Ce texte établit clairement que les demandes doivent être renouvelées dans un délai de six mois pour bénéficier d'un statut protégé vis-à-vis des modifications des règlements d'urbanisme.
- Décision de refus d'admission du Conseil d'État : Il a été statué que "la décision de refus d'admission du 8 décembre 2008" a été considérée comme notifiée aux consorts A... lors d’une communication ultérieure, ce qui marquait le début du décompte du délai pour confirmer leur demande de permis de construire. La cour a ainsi validé le raisonnement selon lequel ce point de notification était crucial pour l'issue de l'affaire.
La décision s'appuie sur une interprétation stricte des délais et des procédures établies par le code de l'urbanisme, ce qui souligne l'importance pour les pétitionnaires de respecter ces délais lorsqu'ils confirment leurs demandes. Cette affaire met également en lumière la jurisprudence relative aux recours administratifs en matière d'urbanisme et les conséquences qui en découlent.