Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. B... avait sollicité un permis d'aménager un lotissement dans la commune de Biarritz, demande qui a été rejetée par le maire. M. B... a contesté cette décision, et le tribunal administratif a initialement rejeté sa demande. Une cour administrative d'appel a ensuite annulé ce jugement, entraînant un pourvoi en cassation de la part de la commune. Par conséquent, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour administrative d'appel, renvoyant l'affaire à cette cour tout en rejetant les demandes de condamnation financière présentées par les parties au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Caractère exécutoire des actes : La cour a fondé sa décision sur le fait que les mentions nécessaires pour certifier le caractère exécutoire d'une délibération, en vertu de l'article L. 2131-1 du code général des collectivités territoriales, avaient été produites postérieurement à la clôture de l'instruction. Cela soutient l'idée que le juge doit prendre en compte ces éléments pour apprécier la validité des actes administratifs.
Citation : “les mentions apportées... pour certifier le caractère exécutoire des actes... font foi jusqu'à la preuve du contraire en application de l'article L. 2131-1 du code général des collectivités territoriales.”
2. Rôle du juge administratif : Il est tenu de rouvrir l'instruction si des éléments pertinents sont fournis après la clôture. Tout en appréciant ces éléments, le juge doit veiller à respecter le principe du contradictoire.
Citation : “le juge administratif a toujours la faculté de rouvrir l'instruction... lorsque il est saisi d'une production postérieure à la clôture de celle-ci.”
3. Exécution des délibérations : La cour a noté que la commune n'avait pas produit les preuves de la publicité des actes réglementaires au moment idéal et a déterminé que le maire ne pouvait donc pas s'appuyer sur une délibération à ce moment-là.
Citation : “la cour... a fondé sur la circonstance que la commune de Biarritz n'avait produit avant la clôture de l'instruction aucun élément attestant de ce que les mesures de publicité... avaient été accomplies.”
Interprétations et citations légales
1. Application de l’article L. 2131-1 du code général des collectivités territoriales : Cet article stipule que les actes des collectivités doivent être publiés pour devenir opposables. En l'espèce, la cour a considéré que la preuve de cette publication était essentielle pour légitimer la décision du maire par rapport à la demande de permis.
Code général des collectivités territoriales - Article L. 2131-1 : “Les actes des collectivités territoriales... sont exécutoire dès leur publication.”
2. Obligation de prendre en compte des nouveaux éléments : Le juge administratif possède une obligation d'examen des éléments de preuve produits après la clôture de l'instruction, ce qui justifie la nécessité de rouvrir les débats en cas de nouveaux éléments significatifs.
Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article précise que les frais non remboursable au cours du procès peuvent être demandés, mais n'est pas applicable dans cette affaire car l'ensemble des parties ont été déboutées.
En conclusion, la décision met en lumière l'importance de la bonne administration de la justice et du respect du principe du contradictoire, tout en affirmant le rôle crucial de la preuve de l'exécution des délibérations administratives.