Résumé de la décision
La décision concerne une requête de M. D...A..., qui souhaitait agir en justice au nom de la communauté intercommunale des villes solidaires pour contester la vente d'un terrain à la société Ethève, au détriment d'une offre plus avantageuse de la société Investissement et commerce cinéma. Le tribunal administratif a rejeté la demande de M. D...A..., considérant qu'il n'avait pas démontré un intérêt suffisant pour agir en justice au nom de la communauté intercommunale, qui n'était plus propriétaire du terrain en question au moment de la vente. En conséquence, les conclusions de la communauté intercommunale au titre des frais de justice ont également été rejetées.
Arguments pertinents
1. Droit d'agir en justice : Selon l'article L. 5211-58 du Code général des collectivités territoriales, un contribuable peut agir en justice au nom d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) si celui-ci refuse ou néglige d'exercer une action. Cependant, le tribunal doit vérifier que l'action envisagée présente un intérêt matériel suffisant pour l'EPCI et a une chance de succès.
2. Absence de préjudice : Le tribunal a constaté que M. D...A... n'avait pas prouvé que la communauté intercommunale avait subi un préjudice matériel en raison de la vente du terrain à la société Ethève. En effet, la communauté avait cédé la propriété du terrain à la SPLA Grand Sud, qui était responsable de l'aménagement et de la vente.
3. Qualité de propriétaire : La décision souligne que la communauté intercommunale n'avait plus la qualité de propriétaire lors de l'approbation de la vente, ce qui limite sa capacité à contester cette vente. M. D...A... n'a pas fourni d'éléments suffisants pour établir un préjudice.
Interprétations et citations légales
1. Droit d'agir en justice : L'article L. 5211-58 du Code général des collectivités territoriales stipule que "Tout contribuable inscrit au rôle de la commune a le droit d'exercer, tant en demande qu'en défense, à ses frais et risques, avec l'autorisation du tribunal administratif, les actions qu'il croit appartenir aux établissements publics de coopération intercommunale auxquels a adhéré la commune et que ceux-ci, préalablement appelés à en délibérer, ont refusé ou négligé d'exercer." Cette disposition impose au tribunal de vérifier l'intérêt matériel de l'action envisagée.
2. Absence de préjudice : Le tribunal a noté qu'aucun élément n'établissait que la communauté intercommunale avait subi un préjudice matériel. Cela est crucial car, pour qu'un contribuable puisse agir, il doit démontrer que l'action a un intérêt suffisant pour l'EPCI.
3. Cession de propriété : La convention de concession stipule que la communauté intercommunale a cédé la propriété du terrain à la SPLA Grand Sud, ce qui signifie qu'elle n'avait plus de droits sur le terrain lors de la vente. Cela est fondamental pour comprendre pourquoi M. D...A... n'a pas pu agir en justice.
En conclusion, la décision du tribunal administratif repose sur une interprétation stricte des conditions permettant à un contribuable d'agir en justice au nom d'un EPCI, en mettant l'accent sur la nécessité de prouver un intérêt matériel et l'absence de préjudice.