Résumé de la décision
La décision concerne l'annulation d'un arrêt de la cour administrative d'appel de Nantes daté du 30 janvier 2015, qui avait annulé un permis de construire délivré par le maire de Saint-Herblain à la société Capcity. M. et Mme D... et d'autres requérants avaient initialement demandé l'annulation de ce permis. Le Conseil d'État a conclu que la cour d'appel n'avait pas suffisamment examiné une contestation de recevabilité soulevée par la société Capcity concernant l'intérêt à agir des requérants et les formalités de notification de leur recours. En conséquence, l'arrêt attaqué a été annulé et l'affaire renvoyée à la cour administrative d'appel de Nantes.
Arguments pertinents
1. Compétence de la juridiction : Le Conseil d'État rappelle que selon l'article R. 811-1-1 du code de justice administrative, les tribunaux administratifs statuent en premier et dernier ressort sur les recours concernant les permis de construire en certaines communes. Étant donné que M. et Mme D... avaient introduit leur requête au tribunal administratif avant les délais clairement définis, la cour administrative d'appel avait compétence pour statuer sur l'appel (paragraphe 2).
2. Motivation de l'arrêt : Le Conseil d'État note que la cour d'appel devait explicitement répondre aux arguments de la société Capcity qui contestait la recevabilité des conclusions des requérants. En ne le faisant pas, la cour d'appel a commis une erreur qui justifie l'annulation de son arrêt (paragraphe 4).
3. Absence de part congrue : Le Conseil d'État souligne que, bien que la société Capcity ait soulevé des questions de recevabilité (intérêt à agir et formalités de notification), la cour n'a pas abordé ces points. Le Conseil d'État en conclut que l'annulation de l'arrêt attaqué repose uniquement sur ce manquement procédural, rendant inutile l'examen des autres moyens de pourvoi (paragraphe 5).
Interprétations et citations légales
1. Article R. 811-1-1 du code de justice administrative : Ce texte précise que « Les tribunaux administratifs statuent en premier et dernier ressort sur les recours contre les permis de construire... lorsque le bâtiment ou le lotissement est implanté en tout ou partie sur le territoire d'une des communes mentionnées à l'article 232 du code général des impôts ». Ce recours est ouvert dans les délais spécifiés, d'où la compétence de la cour administrative d'appel dans cette affaire.
2. Droit de réponse sur la recevabilité : Le paragraphe 3 rappelle que « le juge d'appel ne peut faire droit à ces conclusions qu'après avoir écarté expressément l'argumentation par laquelle le défendeur contestait cette recevabilité ». Cette exigence souligne l'importance d'une décision motivée et complète, garantissant le respect des droits de la défense.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Ce texte stipule que « Dans tous les cas, la partie perdante est condamnée aux dépens ». Dans cette instance, la société Capcity n’ayant pas été la partie perdante, le Conseil refuse de mettre à sa charge des frais.
Cette décision met en lumière la rigueur procédurale requise en droit administratif, et l'obligation d'examiner tous les arguments soulevés par les parties tout en respectant les délais et formes de procédure établis par la loi.