Résumé de la décision
La requérante, Mme C... B..., conteste les dispositions du décret n° 2020-162 du 22 décembre 2020 qui modifient le code de déontologie des médecins, arguant qu'elles portent atteinte à la liberté d'expression des médecins. Elle soulève des arguments concernant l'urgence de la situation, la rédaction floue des nouvelles dispositions, et leur caractère illégal. Le ministre des solidarités et de la santé défend le décret, soutenant l'absence d'atteinte grave aux libertés fondamentales. Le juge des référés, après examen, conclut que la requête de Mme B... est infondée et la rejette, constatant notamment que les dispositions contestées ne portent pas une atteinte manifeste à la liberté d’expression.
Arguments pertinents
1. Absence d'atteinte grave : Le juge souligne que la requérante ne parvient pas à démontrer que les dispositions du décret portent une atteinte "grave et manifestement illégale" à la liberté d'expression. Il précise que les dispositions critiquées étaient déjà en vigueur avant le décret contesté.
Citation : "la requérante n'est pas fondée à soutenir que les dispositions du décret contesté porteraient une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'expression des médecins."
2. Caractère vague des dispositions : La cour relève que l’argument de la vagueness des dispositions n'est pas suffisant pour justifier une intervention judiciaire. Les dispositions relatives aux données confirmées étaient déjà présentes dans la version antérieure de l'article 4127-13 du code de la santé publique.
Citation : "les dispositions contestées de l'article R. 4127-13 du code de la santé publique ... n’ont pas été introduites par le décret contesté mais figuraient déjà dans la version antérieure de cet article."
3. Contexte de la plainte : Il est noté que la plainte déposée par le Conseil national de l'ordre des médecins ne concerne pas les dispositions du décret en question, mais des faits antérieurs à celles-ci.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Ce texte permet au juge des référés de protéger des libertés fondamentales en cas d’atteinte grave et manifestement illégale provenant d’une personne morale de droit public. Dans ce cas, la condition d’urgence n’a pas été démontrée.
Citation : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale".
2. Décret n° 2020-162 et articles R. 4127-13 et R. 4127-19-1 du code de la santé publique : Le décret modifie certaines obligations de communication des médecins, mais ces obligations existaient déjà sous une forme similaire avant ce décret, ce qui affaiblit l'argument de la requérante.
3. Constitution et Convention européenne : Les principes invoqués, bien que reconnus, n'ont pas été jugés atteints au regard des justifications fournies par le ministre et l’examen des modifications.
En résumé, la décision du juge des référés repose sur l’analyse de la conformité des nouvelles dispositions avec les droits fondamentaux, tout en soulignant que la continuité des règles précédents limite la portée des pertes de liberté d'expression alléguées.