Résumé de la décision :
Dans cette affaire, Mme B... conteste le placement de ses filles, Julie et Margaux, dans un service d'aide sociale à l'enfance, en arguant de l'urgence et de la gravité de la situation. Les enfants ont été placés depuis le 17 novembre 2017, séparés pendant huit mois, ce qui aurait porté atteinte à leurs droits fondamentaux. Le tribunal administratif, statuant sur la demande de Mme B..., a rejeté la requête, considérant que la compétence pour traiter de telles demandes appartient au juge des enfants et non à la juridiction administrative.
Arguments pertinents :
1. Urgence et atteinte à des droits fondamentaux : Mme B... soutient que la situation de ses filles constitue une urgence en raison de la gravité de la violence subie et de l'atteinte à leurs libertés. Cependant, le juge des référés a estimé que ces arguments ne relevaient pas de sa compétence.
2. Compétence du juge des enfants : L'ordonnance précise que les questions concernant le placement des mineurs et l'assistance éducative sont du ressort du juge des enfants, selon le Code civil. Par conséquent, les demandes de Mme B... échappent à la compétence de la juridiction administrative. Comme indiqué dans l'ordonnance : « La décision par laquelle il est décidé du placement d'enfants mineurs au sein d'un service d'aide sociale à l'enfance relève du juge des enfants statuant en matière d'assistance éducative ».
Interprétations et citations légales :
1. Application de l'article L. 521-2 du Code de justice administrative : Cet article confère au juge des référés le pouvoir d'ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale en cas d'urgence. Toutefois, la décision indique que cette procédure ne peut être engagée que si le litige principal ne relève pas manifestement de la compétence de la juridiction administrative.
2. Compétence définie par le Code civil - Article 375 : Cet article précise les conditions sous lesquelles des mesures d'assistance éducative peuvent être ordonnées et stipule que le juge des enfants est compétent pour ce qui concerne l'assistance éducative. La décisionmentionne que « le juge des enfants doit toujours s'efforcer de recueillir l'adhésion de la famille à la mesure envisagée et se prononcer en stricte considération de l'intérêt de l'enfant ».
3. Incompétence de la juridiction administrative : La conclusion enfin de l’ordonnance repose sur cette incompétence claire : « Il résulte de ce qui précède que les conclusions de la requête de Mme B... doivent être rejetées comme présentées devant une juridiction incompétente pour en connaître. » ainsi que l'explicite exclusion des demandes de révision du placement par le juge des référés.
Conclusion :
Cette décision illustre la stricte séparation des compétences entre le juge des enfants et la juridiction administrative en matière d'assistance éducative, tout en soulignant l'importance des droits des enfants et du recours à la justice dans des situations d'urgence. Mme B... a la possibilité de contester le placement par le biais approprié auprès du juge des enfants, mais ne peut pas invoquer l'urgence devant le juge administratif pour cela.