Résumé de la décision
Mme A... C..., ressortissante tchadienne, a demandé au juge des référés du tribunal administratif de Nantes d'ordonner à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) de prendre en charge son hébergement et celui de ses deux enfants dans le cadre des conditions matérielles d'accueil pour les demandeurs d'asile. Cette demande a été rejetée par une ordonnance du 24 octobre 2019. Après cet rejet, l'OFII a finalement mis à disposition d'Mme A... C... un hébergement. En conséquence, le Conseil d'État a constaté qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur les conclusions de la requête, en rejetant également la demande d'aide juridictionnelle et de condamnation de l'État au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Perte d'objet de la demande : La principale raison qui motive la décision du Conseil d'État repose sur le fait que, après le rejet de la demande par le tribunal administratif, l'OFII a octroyé à Mme A... C... un hébergement. Par conséquent, « les conclusions qu'elles a présentées tendant à cette fin ont, devant le juge des référés du Conseil d'État, perdu leur objet », ce qui justifie qu'il n'y ait plus lieu de statuer.
2. Rejet de l'aide juridictionnelle : Le Conseil d'État indique qu'"il n'y a pas lieu d'admettre Mme A... C... au bénéfice de l'aide juridictionnelle". Cette disposition est justifiée par le fait que la situation matérielle de Mme A... C... ayant été résolue, il n'était pas nécessaire de prolonger le litige.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Ce texte prévoit que le juge des référés peut ordonner des mesures en cas d'atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale. Cependant, dans le cas présent, cette possibilité n'a pas été exploitée car la situation d'hébergement a été régularisée. L'article stipule : « Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale... » Ce qui signifie que seulement lorsqu'une nécessité d'intervention se présente, celle-ci sera considérée.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Ce texte mentionne les conditions dans lesquelles l'État peut être condamné à verser une somme à un autre partie dans le cadre d'une procédure judiciaire. Ici, le Conseil d'État a statué que les conditions pour invoquer cet article n'étaient pas remplies, justifiant ainsi le rejet de la demande d'indemnisation. « Les conclusions de Mme A... C... présentées au titre des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, sont rejetées. »
La décision du Conseil d'État insiste donc sur le fait que l'un des critères fondamentaux pour statuer favorablement sur une revendication dans ce cadre est l'existence d'un litige pertinent, ce qui n'était plus le cas compte tenu de l'hébergement accordé à Mme A... C... et ses enfants.