Résumé de la décision
M. D... E... a formé deux requêtes devant le Conseil d'État pour contester une décision de la chambre disciplinaire du conseil national de l'ordre national des masseurs-kinésithérapeutes qui lui a imposé une interdiction d'exercice de quatre mois. Il mettait en avant un préjudice immédiat dû à l'impossibilité d'exercer son activité professionnelle, un doute sérieux sur la légalité de la décision, et alléguait une insuffisance de motivation et une disproportion de la sanction. Le Conseil d'État a rejeté ses requêtes, considérant qu'elles étaient irrecevables car les décisions en question relevaient d'une voie de droit différente en raison de leur caractère juridictionnel.
Arguments pertinents
Le Conseil d'État justifie son rejet sur plusieurs points clés :
1. Irrecevabilité des requêtes : Les requêtes de M. E... sont jugées irrecevables car elles concernent des sanctions disciplinaires qui, de par leur nature juridictionnelle, ne sont pas susceptibles de faire l'objet d'une suspension au titre de l'article L. 521-1 du code de justice administrative.
> "Il est, par suite, manifeste que les demandes de M. E... sont irrecevables."
2. Application de l'article L. 521-1 : Cet article stipule que le juge des référés peut suspendre une décision administrative quand l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux sur la légalité de la décision. Toutefois, le Conseil constate ici que la décision disciplinaire ne peut être révisée par cette voie.
> "Quand une décision administrative... fait l'objet d'une requête... le juge des référés peut ordonner la suspension..." (Code de justice administrative - Article L. 521-1).
Interprétations et citations légales
Le Conseil s'appuie sur deux articles du Code de justice administrative pour fonder sa décision :
1. Article L. 521-1 : Il précise les conditions d'urgence et de légalité pour une suspension. Cependant, le caractère juridictionnel des décisions disciplinaires exclut leur réexamen par cette voie de droit.
2. Article L. 522-3 : Il permet au juge des référés de rejeter une requête sans audience si la condition d'urgence n'est pas remplie ou si la demande est irrecevable. Dans ce cas précis, le Conseil a appliqué cet article pour conclure que la demande de M. E... ne relevait pas de la compétence de la juridiction administrative.
> "Le juge des référés peut... rejeter une requête... lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie..." (Code de justice administrative - Article L. 522-3).
En conclusion, le rejet des requêtes de M. E... repose sur le caractère juridictionnel des décisions contestées, qui empêche leur examen par la voie du référé suspendant. Ainsi, le Conseil a statué en conformité avec la législation en vigueur tout en affirmant clairement les raisons de son irrecevabilité.