Résumé de la décision :
La décision porte sur l'inexécution par le ministre de l'action et des comptes publics d'une précédente décision du Conseil d'État, datée du 1er juin 2018, qui ordonnait la réintégration de M. A... B... dans ses fonctions. Malgré un délai de trois mois pour exécuter cette décision, aucune action concrète n'a été entreprise, entraînant des retards. En conséquence, le tribunal a décidé de liquider l'astreinte initialement fixée à 100 euros par jour à partir du 5 septembre 2018 et de l'augmenter à 500 euros par jour jusqu'à exécution de la décision. De plus, l'État a été condamné à verser à M. B... 3 000 euros pour couvrir ses frais juridiques.
Arguments pertinents :
1. Inexécution de la décision : Le rapport indique que le ministre n’a pas fourni de preuves d’exécution de la décision prise le 1er juin 2018, confirmant la constatation d’inexécution. Le juge souligne que "le ministre de l'action et des comptes publics n'avait pas communiqué au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat copie des actes justifiant des mesures prises pour exécuter la décision".
2. Liquidation de l'astreinte : En vertu de l'article L. 911-7 du Code de justice administrative, la juridiction se voit dans l'obligation de procéder à la liquidation de l'astreinte. La décision de fixer l'astreinte à 100 euros par jour a été motivée par le constat d'inexécution.
3. Augmentation de l'astreinte : Compte tenu des circonstances, notamment la mauvaise volonté persistante du ministre, le juge a modifié le taux de l’astreinte à 500 euros par jour. Cela témoigne d'une intention de degré plus élevé pour forcer l’exécution. La décision indique que "compte tenu de l'ensemble des circonstances de l'espèce, notamment du mauvais vouloir persistant opposé par le ministre".
4. Frais juridiques : Il a été décidé que l'État doit couvrir les frais de M. B... à hauteur de 3 000 euros, au titre de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative. Cela souligne la volonté du tribunal de compenser financièrement le préjudice subi par M. B...
Interprétations et citations légales :
- Article L. 911-7 du Code de justice administrative : Cet article stipule que "En cas d'inexécution totale ou partielle ou d'exécution tardive, la juridiction procède à la liquidation de l'astreinte qu'elle avait prononcée". La décision s'est fondée sur cette disposition pour justifier la liquidation de l'astreinte en raison de l'inaction du ministre.
- Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge d'ordonner à une partie de rembourser les frais exposés par une autre partie, notamment pour les procédures juridiques. Le tribunal a considéré que "dans les circonstances de l'espèce", M. B... devait être indemnisé pour ses frais, justifiant ainsi la somme de 3 000 euros.
Ces articles sont d'une importance cruciale pour garantir l'effectivité des décisions de justice et assurer que les parties non seulement reçoivent justice, mais également qu'elles soient compensées pour les désagréments causés par l'inexécution des décisions judiciaires.