Résumé de la décision
Dans cette affaire, la commune de Goussainville se pourvoit en cassation contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Versailles qui a confirmé l'annulation d'un arrêté de refus de permis d'aménager un parc de stationnement par le maire de Goussainville, pris le 4 février 2012, au profit de la société Econopark. La cour administrative d'appel a jugé que la demande de permis était substantiellement différente d'une demande antérieure, entraînant une appréciation nouvelle des dispositions du règlement d'urbanisme local qui autorisait ce type d'aménagement. Au final, le Conseil d'État a rejeté le pourvoi de la commune, confirmant ainsi le droit à la société Econopark d'aménager son parc de stationnement.
Arguments pertinents
1. Modification de la demande de permis : La cour a constaté que la demande d'Econopark avait été "sensiblement modifiée par rapport à une précédente demande" ayant fait l'objet d'un refus. La cour n'a donc pas qualifié l'arrêté du 4 février 2012 de simple décision confirmative, évitant ainsi une invalidation par défaut de nouveauté.
2. Vocation de la zone d'activités : La cour a fondé sa décision sur la "vocation industrielle et technique de cette zone" et sur l'absence d'une mention explicite du stationnement comme utilisation interdite dans le règlement positif d’urbanisme, ce qui a constitué une base légale suffisante pour autoriser l'aménagement projeté.
3. Trafic et sécurité routière : La cour a pris en compte l'augmentation du trafic issue du projet, concluant que cela n'était pas suffisant pour compromettre la sécurité et la commodité de la circulation. Ceci témoigne d'une appréciation souveraine des faits, qui ne pourra être contestée que si elle était manifestement erronée.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'urbanisme : La décision fait référence aux règlements d'urbanisme de la commune, prévoyant certains types d’occupations et d'utilisations du sol. L'article UI 1 énonce ce qui est permis : "Les occupations et utilisations du sol admises ci-dessous doivent prendre en compte les mesures relatives aux protections, risques et nuisances…" démontre la nécessité de concilier l'urbanisme avec des considérations environnementales.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ce texte stipule que les frais exposés par une partie peuvent être mis à la charge de l'autre partie, mais dans ce cas, le Conseil d'État a rejeté les conclusions de la commune pour le remboursement, concluant que "le pourvoi de la commune de Goussainville doit être rejeté, y compris ses conclusions présentées au titre des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative".
En somme, la décision affirme la pertinence d'une évaluation soignée des demandes de permis d'aménagement et des considérations d'urbanisme, tout en respectant les droits des sociétés privées dans le cadre de projets conformes à la réglementation en vigueur.