Résumé de la décision
La décision concerne la demande de M. B... d'abroger l'arrêté du 10 octobre 1957, qui réglemente le survol des agglomérations par les aéronefs. M. B... argue que les règles établies par cet arrêté sont contraires aux réglementations européennes de navigation aérienne. La décision du tribunal administratif a été de rejeter la requête de M. B... et de ne pas faire droit à ses conclusions financières contre l'État, considérant que l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance.
Arguments pertinents
1. Conformité aux règlements européens : Le tribunal a établi que le règlement d'exécution (UE) n° 923/2012 permet aux États membres de définir des hauteurs minimales plus élevées pour le survol des agglomérations, ce qui valide la hauteur minimale de 1 500 mètres prévue par l'arrêté du 10 octobre 1957. Comme noté dans la décision, "les dispositions du règlement d'exécution de la Commission [...] ne font pas obstacle à ce que les Etats membres puissent fixer des hauteurs plus élevées pour le survol de certaines agglomérations".
2. Intérêt général : Il a été conclu que la hauteur minimale a été établie dans un but d'intérêt général pour protéger les usagers et les populations survolées. Le tribunal a ainsi affirmé que cette réglementation ne portait pas une atteinte excessive à la liberté de circulation dans l'espace aérien.
3. Autorité réglementaire : Le Code des transports (Code des transports - Article L. 6211-1) stipule que "Tout aéronef peut circuler librement au-dessus du territoire français", mais cela ne prive pas les autorités compétentes du pouvoir de réglementer la circulation aérienne. Cela justifie que l'article R. 131-1 du code de l'aviation civile puisse fonder l'arrêté litigieux.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur plusieurs textes législatifs et réglementaires, dont les interprétations sont cruciales pour comprendre son application :
- Règlement d'exécution (UE) n° 923/2012 : Ce règlement établit les règles de l'air communes et donne aux États membres la possibilité de fixer des hauteurs minimales plus strictes. L'article 8 mentionne que les États doivent assurer que leurs dispositions nationales supplémentaires soient conformes aux règlements européens, ce qui a été respecté par l'arrêté du 11 décembre 2014.
- Code des transports - Article L. 6211-1 : Cette disposition réaffirme la liberté de circulation des aéronefs au-dessus du territoire français, tout en soulignant que les autorités ont la prérogative d'ériger des réglementations nécessaires.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que la partie perdante peut être condamnée à verser une somme au titre des frais non compris dans les dépens, mais dans ce cas, l'État n'étant pas la partie perdante, les conclusions de la demande de M. B... n'ont pas été retenues.
En somme, la décision se fonde sur la compatibilité entre la législation nationale et les règlements européens, affirmant ainsi le droit de l'État à assurer des régulations en réponse aux exigences de sécurité publique.