Résumé de la décision :
La décision concerne le pourvoi en cassation formé par M. A... B..., ressortissant kosovar, contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy qui avait annulé un jugement précédent en faveur de M. B... et rejeté sa demande de titre de séjour. Le Conseil d'État a jugé que la cour d'appel avait entaché son arrêt d'irrégularité en ne permettant pas à l'avocat désigné d'accomplir ses diligences nécessaires. Par conséquent, l'arrêt du 15 novembre 2018 a été annulé et l'affaire est renvoyée à la cour d'appel, avec une indemnité de 1 500 euros accordée à M. B... au titre des frais.
Arguments pertinents :
1. Absence de représentation juridique correcte : La cour administrative d'appel a statué sur la base d'un mémoire sans ministère d'avocat, ce qui est contraire aux exigences du Code de justice administrative - Article R. 431-11 qui stipule que "les requêtes et les mémoires doivent, à peine d'irrecevabilité, être présentés soit par un avocat, soit par un avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation". La cour a erré en concluant que M. B... n'avait pas présenté de défense alors que son avocat désigné n'avait pas eu la possibilité de soumettre le mémoire attendu.
2. Droit à l'aide juridictionnelle : M. B... avait droit à l'assistance d'un avocat en vertu de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 2, qui garantit l'accès à la justice pour les personnes physiques dont les ressources sont insuffisantes. Le juge d'appel aurait dû s'assurer que l'avocat désigné ait l'opportunité de réaliser les demandes nécessaires avant de prendre une décision, afin de respecter les droits de M. B... en tant que bénéficiaire de l'aide juridictionnelle.
Interprétations et citations légales :
- Code de justice administrative - Article R. 431-11 : Ce texte impose une représentation par avocat devant la cour administrative d'appel pour toutes les requêtes. L'interprétation stricte de cet article nécessite que toute procédure respecte cette exigence pour éviter les irrégularités procédurales. Cette condition vise à garantir une protection juridique adéquate des intérêts des parties.
- Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 2 et Article 25 : Ces articles, qui stipulent le droit à l’aide juridictionnelle, sont essentiels à l’équité du processus judiciaire. Le Conseil d'État a souligné que l’obligation du juge est d’assurer le respect de ce droit, en donnant les moyens nécessaires à l’avocat désigné de se manifester et de soumettre la défense. Cette obligation peut impliquer de prévenir le bénéficiaire d'un avocat de la nécessité d'une action pour éviter une carence.
En conclusion, la décision met en avant la nécessité d'une représentation légale adéquate pour protéger les droits des justiciables, tout en insistant sur l'importance de l'aide juridictionnelle dans le système judiciaire, notamment pour les personnes aux ressources limitées.