Résumé de la décision
La décision concerne la demande d'extradition de M. A... par les autorités macédoniennes, qui souhaitaient l'exécuter en raison de deux condamnations pour des infractions liées à la production et à la distribution de stupéfiants. Le décret du Premier ministre accordant cette extradition a été contesté par M. A..., mais le Conseil d'État a rejeté sa requête, soutenant que le décret était conforme aux lois en vigueur, notamment à la Convention européenne d'extradition et aux dispositions légales applicables en Macédoine.
Arguments pertinents
1. Motivation du décret : Le Conseil d'État a jugé que le décret attaqué respectait l'exigence de motivation imposée par la loi du 11 juillet 1979 ; il contenait les considérations de fait et de droit nécessaires. En outre, la mention du report de l'extradition en vertu de l'article 19 de la Convention européenne d'extradition ne remettait pas en cause la légalité de la décision.
> « [...] le décret attaqué comporte l'énoncé des considérations de fait et de droit qui en constituent le fondement ; qu'il satisfait ainsi à l'exigence de motivation [...] »
2. Respect des stipulations de la Convention d'extradition : Le Conseil a confirmé que la demande d'extradition était valide, car elle comportait les documents juridiques requis. Ainsi, M. A... n'a pas pu prétendre à une violation des stipulations de la convention.
> « [...] la demande d'extradition [...] comportait la copie des dispositions légales applicables ; qu'ainsi, M. A... n'est pas fondé à soutenir que le décret [...] a été rendu en violation des stipulations de cette convention [...] »
3. Droit à un procès équitable : En se fondant sur les principes d'ordre public et les conventions internationales, la décision souligne le droit d'un condamné par défaut à être rejugé en sa présence, ce qui a été garanti par les autorités macédoniennes dans ce cas.
> « [...] une personne condamnée par défaut doit pouvoir obtenir d'être rejugée en sa présence [...] »
4. Mesures de protection des droits : Le Conseil d'État a également examiné la conformité des procédures judiciaires en Macédoine avec les exigences fondamentales de procédure. Les jugements ayant conduit à l'extradition respectaient les normes de publicité des audiences, et le requérant avait été défendu par un avocat, rendant ainsi infondé son argument sur la violation des garanties fondamentales de la procédure.
> « [...] il n'est pas établi que les jugements [...] n'auraient pas été rendus après une audience publique [...] le moyen tiré de la violation des garanties fondamentales de la procédure ne peut qu'être écarté [...] »
Interprétations et citations légales
Le Conseil d'État fait référence à plusieurs textes législatifs et conventionnels dans sa décision :
1. Convention européenne d'extradition du 13 décembre 1957 : Il souligne que les articles régissant l'extradition entre la France et la Macédoine étaient pleinement respectés, notamment :
- Article 12, stipulation c) du 2 : « la demande d'extradition doit être accompagnée d'une copie des dispositions légales applicables ou d'une déclaration sur le droit applicable ».
2. Loi n° 79-587 du 11 juillet 1979 : Elle impose des exigences en matière de motivation des actes administratifs, que le décret a respectées.
3. Code de procédure pénale macédonien : Le respect de la publicité des audiences est affirmé, soutenant que les droits de la défense ont été protégés.
> « [...] les articles 279 et suivants du code macédonien de procédure pénale organisent la publicité des audiences »
Ces divers éléments montrent que le Conseil d'État a soigneusement examiné la légalité de l’extradition en tenant compte des droits de M. A... ainsi des procédures en vigueur, concluant qu'il n'y avait pas de motif fondé pour annuler le décret d'extradition.