Résumé de la décision
La décision rendue concerne l'application des règlements européens régissant le transfert de demandeurs d'asile entre États membres de l'Union européenne. Elle précise les obligations des États dans le cadre de la prise en charge ou de la reprise en charge d'un demandeur d'asile ayant fui. Il a été établi que si un État membre n'est pas en mesure de transférer un demandeur dans les délais impartis en raison de sa fuite, ce dernier peut maintenir son droit à ce que sa demande soit instruite par l'État d'accueil pendant un prolongement pouvant aller jusqu'à dix-huit mois. La décision souligne également que l’information à l’État responsable sur l’impossibilité de transfert doit être effectuée dans les délais appropriés, sans nécessiter une nouvelle décision de transfert.
Arguments pertinents
1. Responsabilité de l'État membre : La décision met en avant que « si l'État membre sur le territoire duquel séjourne le demandeur d'asile a informé l'État membre responsable de l'examen de la demande [...] qu'il n'a pu y être procédé du fait de la fuite de l'intéressé, l'État membre requis reste responsable de l'instruction de la demande d'asile pendant un délai de dix-huit mois » (Règlement (UE) n° 604/2013 - Article 29).
2. Prolongation du délai de transfert : Il est précisé que « la prolongation du délai de transfert, qui résulte du seul constat de fuite du demandeur [...] ne suppose pas l'adoption d'une nouvelle décision », ce qui garantit la continuité du traitement de la demande sans nécessiter une nouvelle décision formelle.
3. Conséquences de l'expiration du délai de transfert : En cas d'expiration, la responsabilité de l'examen de la demande redevient celle de l'État requérant, ce qui rend le litige sans objet et impose au juge de déclarer un non-lieu à statuer.
Interprétations et citations légales
La décision fait une interprétation précise des règlements européens relatifs aux demandes d'asile :
- Règlement (UE) n° 604/2013 - Article 29 stipule que « si le transfert n'est pas exécuté dans le délai de six mois, l'État membre responsable est libéré de son obligation de prendre en charge ou de reprendre en charge la personne concernée ». Cela souligne que le non-respect des délais peut entraîner un transfert de responsabilité.
- Règlement (CE) n° 1560/2003 - Article 9 précise l'obligation d'information en cas d'incapacité de procéder au transfert, en indiquant que « l'État membre qui ne peut procéder au transfert doit informer l'État responsable avant l'expiration de ce délai ». Cette obligation d'information est vargie par la pairs pour éviter des lacunes dans le traitement des demandes.
L'analyse de ces articles révèle que l'approche choisie par les États membres lors de l'application de ces règlements doit être rigoureuse afin de garantir les droits des demandeurs d'asile, tout en respectant les préconisations strictes des règlements européens sur la gestion des demandes d'asile.