Résumé de la décision
La décision concerne la requête de M. A..., qui demande l'annulation d'une décision du ministre de l'intérieur ne modifiant pas le décret lui conférant la nationalité française afin d’y inscrire le nom de ses deux enfants, Sandrine A... Said Mohamed et Natidja A... Said Mohamed. Le ministre de l'intérieur a rejeté cette demande au motif que, à la date du décret d'acquisition de la nationalité, les enfants ne résidaient pas habituellement avec leur père. Le tribunal administratif a finalement rejeté la requête de M. A..., concluant qu'il n'était pas fondé à demander l'annulation de la décision.
Arguments pertinents
1. Condition de résidence habituelle : Le tribunal a souligné que pour qu’un enfant mineur devienne français de plein droit lors de la naturalisation de l’un des parents, il doit résider habituellement avec ce parent ou en alternance dans le cas d’une séparation. Le tribunal a cité l'article 22-1 du Code civil : « L'enfant mineur [...] devient français de plein droit [...] s'il a la même résidence habituelle que ce parent. »
2. Preuves de résidence de M. A... : Le tribunal a constaté que M. A... ne pouvait pas prouver qu'il avait résidé habituellement avec ses enfants à la date du décret, car des preuves (son passeport et sa déclaration d'impôt) indiquaient qu'il résidait à Sainte-Geneviève-des-Bois. Les périodes de formation à Paris ont également été mises en avant pour montrer que sa résidence n'était pas stable.
3. Caractère postérieur des preuves présentées : Le tribunal a noté que l’attestation de paiement des allocations familiales produite par M. A... était postérieure à la date du décret du 6 juillet 2018 et n’avait pas d’impact sur la légalité de la décision du ministre, rendant ainsi la condition de résidence non remplie au moment critique.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur l’interprétation des dispositions de l'article 22-1 du Code civil, qui énonce les conditions nécessaires pour qu’un enfant mineur soit naturalisé de plein droit par l'effet de l'acquisition de nationalité de son parent. Les principales interprétations incluent :
- Résidence habituelle : Une des conditions essentielles est d'établir que l'enfant réside habituellement avec le parent. Cela implique une certaine stabilité et une vie commune qui doivent être prouvées à la date de la décision de naturalisation.
- Notion de force majeure : L'article stipule également que, sauf impossibilité ou force majeure, la connaissance de l'existence de l’enfant doit être portée à l'administration. M. A... n’a pas réussi à démontrer qu'il y avait une impossibilité ou une force majeure justifiant le fait qu'il ne résidait pas avec ses enfants.
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Citations pertinentes
- Code civil - Article 22-1 : « L'enfant mineur dont l'un des deux parents acquiert la nationalité française, devient français de plein droit s'il a la même résidence habituelle que ce parent [...] »
En conclusion, la décision clarifie l’importance de la condition de résidence habituelle pour les enfants mineurs à la suite de la naturalisation d’un parent, soulignant que le respect de cette condition est strict et doit être prouvé pour que les enfants bénéficient de la nationalité française.