Résumé de la décision
Mme B...A..., ressortissante tunisienne, a épousé un ressortissant français le 30 juillet 2003 et a demandé l'acquisition de la nationalité française le 20 novembre 2015, en vertu des dispositions permettant à un étranger de devenir français par mariage. Cependant, le Premier ministre a opposé un refus à sa demande par un décret en date du 3 janvier 2018, invoquant un manque d'assimilation aux valeurs de la société française. La décision a été contestée devant le tribunal administratif, qui a confirmé le refus du décret.
Arguments pertinents
1. Conditions d'acquisition de la nationalité : La décision rappelle que selon le Code civil - Article 21-2, un étranger marié à un citoyen français peut acquérir la nationalité française par déclaration après un délai de quatre ans, sous réserve que la communauté de vie entre les époux ait été maintenue et que le conjoint français ait conservé sa nationalité.
2. Opposition du Gouvernement pour défaut d'assimilation : En référence au Code civil - Article 21-4, le Gouvernement a le droit de s'opposer à l'acquisition de la nationalité pour des raisons d’indignité ou de défaut d'assimilation, dans un délai de deux ans suivant la déclaration.
3. Démonstration de l'assimilation : Le tribunal a noté qu'au cours des entretiens préalables à la décision, il a été constaté que Mme A... n'adhérait pas à certaines valeurs essentielles de la société française. Cela a justifié le refus du Premier ministre, qui a appliqué correctement les dispositions légales pertinentes.
Interprétations et citations légales
- Code civil - Article 21-2 : Cet article stipule que « L'étranger ou apatride qui contracte mariage avec un conjoint de nationalité française... peut, après un délai de quatre ans à compter du mariage, acquérir la nationalité française par déclaration... ». L’interprétation de cet article a conduit à une analyse de la situation matrimoniale de Mme A... et de sa capacité à répondre aux conditions légales.
- Code civil - Article 21-4 : Ce texte précise que « Le Gouvernement peut s'opposer par décret en Conseil d'État... à l'acquisition de la nationalité française par le conjoint étranger pour indignité ou défaut d'assimilation autre que linguistique... ». Le tribunal a confirmé que le motif du refus, à savoir le « défaut d'assimilation », était justifié à partir des preuves recueillies lors des entretiens.
Cette décision illustre la rigueur des conditions d'assimilation exigées pour l’acquisition de la nationalité française, et la manière dont ces exigences sont appliquées par les autorités compétentes. Le tribunal a donc validé l’opposition du Gouvernement, en considérant qu'elle se fondait sur une évaluation factuelle et objective de la situation.