Résumé de la décision :
La requête de Mme A... B... a été examinée par le Conseil d'État après qu'elle ait demandé, d'une part, le renvoi de son affaire à la cour administrative d'appel de Marseille et, d'autre part, l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande d'expertise pour évaluer son préjudice. Le Conseil d'État a statué que le litige relevait de la compétence de la cour administrative d'appel de Marseille, en considérant que le tribunal administratif n'était pas compétent en raison du montant des indemnités demandées et des circonstances de la demande d'expertise.
Arguments pertinents :
1. Compétence juridictionnelle : Le Conseil d'État a déterminé que le tribunal administratif avait statué sur un litige relatif à une somme demandée au-delà de 10 000 euros, ce qui exclut le tribunal de statuer en premier et dernier ressort. Le jugement initial ayant rejeté la demande d'expertise a été jugé insusceptible de rendre le tribunal compétent.
2. Demande d'expertise : Il est précisé que "les conclusions présentées au tribunal administratif doivent être regardées comme tendant au versement d'une somme excédant le montant de 10 000 euros prévu à l'article R. 222-14 du code de justice administrative", impliquant que la requête principale contenait des éléments justifiant le renvoi en appel.
3. Qualité des appels : La décision entre dans le cadre de l'interprétation selon laquelle une demande d'indemnité en lien avec une expertise doit être considérée dans son ensemble, rendant ainsi la requête d'appel éligible pour la cour administrative d'appel de Marseille.
Interprétations et citations légales :
- Compétence du tribunal administratif : La décision s'appuie sur l'article R. 222-13 du code de justice administrative qui stipule que "le tribunal administratif statue en premier et dernier ressort sur les litiges mentionnés, notamment, au 7° de l'article R. 222-13" lorsque le montant est en deçà de 10 000 euros. En revanche, selon le deuxième alinéa de l'article R. 811-1, un jugement qui ne s'applique pas dans ce cadre sera transféré à une cour d'appel.
- Demande d'expertise : Le raisonnement souligne que “les actions indemnitaires dont les conclusions n'ont pas donné lieu à une évaluation chiffrée” entrent dans un cadre différent par rapport à celles qui prévoient une expertise – rendant ainsi la demande plus substantielle : "ces dispositions ne sauraient toutefois trouver application quand le requérant [...] a expressément demandé qu'une expertise soit ordonnée".
Cette décision traduit bien la dynamique des litiges administratifs, notamment sur les questions de compétence et d'évaluation des préjudices, soulevant des enjeux substantiels concernant le traitement des demandes d'expertise et les montants engagés.