Résumé de la décision
La cour a examiné le pourvoi de M. B... contre un arrêt de la cour régionale des pensions de Nîmes, qui avait accordé une pension pour une chondropathie fémoro-tibiale du genou droit. La cour a constaté que l'arrêt attaqué ne mentionnait pas les textes législatifs applicables, ce qui entachait la décision d'irrégularité. En conséquence, la cour a annulé l'arrêt et le jugement du tribunal des pensions de Nîmes, rejetant la demande de M. B... pour défaut de preuve d'imputabilité de son affection à un fait de service.
Arguments pertinents
1. Non-respect des règles de procédure : La cour a souligné que les décisions des juridictions des pensions doivent mentionner les textes législatifs appliqués. L'absence de référence aux articles L. 2 et L. 3 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre dans l'arrêt attaqué constitue une irrégularité. Cela a conduit à l'annulation de la décision.
2. Charge de la preuve : La cour a rappelé que, selon le Code des pensions militaires, le demandeur doit prouver l'existence d'un fait précis ou de circonstances particulières de service à l'origine de son affection. La simple apparition de l'infirmité durant le service ne suffit pas. La cour a noté que M. B...n'a pas pu établir cette preuve, car les documents médicaux ne fournissaient pas d'informations sur les circonstances de l'accident allégué.
3. Imputabilité au service : La cour a conclu que, bien que le rapport d'expertise médicale ait mentionné une part d'imputabilité de l'infirmité à l'accident, il ne s'agissait que de déclarations de M. B...sans preuve tangible. La cour a donc rejeté la demande de pension.
Interprétations et citations légales
1. Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre - Article L. 2 : Cet article stipule que "Ouvrent droit à pension : / 1° Les infirmités résultant de blessures reçues par suite d'évènements de guerre ou d'accidents éprouvés par le fait ou à l'occasion du service ; / 2° Les infirmités résultant de maladies contractées par le fait ou à l'occasion du service". La cour a interprété cet article comme imposant au demandeur de prouver un lien direct entre l'infirmité et le service.
2. Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre - Article L. 3 : Cet article précise que "lorsqu'il n'est pas possible d'administrer ni la preuve que l'infirmité ou l'aggravation résulte d'une des causes prévues à l'article L. 2, ni la preuve contraire, la présomption d'imputabilité au service bénéficie à l'intéressé à condition : [...] 3° En tout état de cause, que soit établie, médicalement, la filiation entre la blessure ou la maladie ayant fait l'objet de la constatation et l'infirmité invoquée". La cour a souligné que M. B...n'a pas pu établir cette filiation, ce qui a conduit au rejet de sa demande.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que "les frais exposés par une partie ne peuvent être mis à la charge de l'État que si celui-ci est la partie perdante". La cour a noté que l'État n'étant pas la partie perdante, aucune somme ne pouvait être mise à sa charge.
En conclusion, la décision de la cour repose sur le non-respect des règles de procédure et l'absence de preuve suffisante de l'imputabilité de l'infirmité au service, conformément aux exigences des articles L. 2 et L. 3 du code des pensions militaires.